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Le bitcoin redonne vie aux vieilles centrales polluantes

Le bitcoin redonne vie aux vieilles centrales polluantes

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L'heure n'est pas au minage vert et responsable pour cette monnaie virtuelle. Pour les vieilles centrales à charbon, c'est un come-back inespéré.
29.05.2021, 18:0430.05.2021, 09:15
Céline Deluzarche / slate
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Les récentes gesticulations d'Elon Musk n'y changent rien: nous sommes encore bien loin de la promesse d'un bitcoin vert. La flambée récente de la cryptomonnaie - bien que le cours se soit effondré de près de 30% en mai - entraîne une demande en énergie croissante, quitte à ce qu'elle soit satisfaite par de vieilles centrales bien polluantes aux États-Unis, rapporte le Wall Street Journal.

Miner du bitcoin requiert de résoudre des calculs mathématiques. Plus de gens se retrouvent en compétition, ce qui est le cas quand le bitcoin est cher, plus les calculs sont compliqués à résoudre et nécessitent de la puissance informatique. Il faut donc produire de plus en plus d'électricité.

Pour les vieilles centrales à charbon, devenues obsolètes et non rentables face au boom des énergies renouvelables, c'est un come-back inespéré.

En octobre dernier, la société de minage de bitcoin Marathon Patent Group a annoncé un partenariat avec Beowulf Energy, qui opère une centrale à charbon de 119 MW/h dans le Montana.

La centrale, dont la fermeture était initialement programmée en 2018, a été sauvée in extremis par les projets de minage de bitcoin et d'alimentation de datacenter. Grâce à l'énergie peu coûteuse du charbon, le minage d'un bitcoin reviendrait à 4'600 dollars, une baisse de 38% par rapport à précédemment selon Marathon Digital.

Un autre projet controversé vient de la société Atlas Holdings, spécialisée dans le redressement d'entreprises en difficulté. Elle a racheté une vieille centrale à charbon en 2014 à Dresden (état de New York), fermée depuis plusieurs années car elle n'était plus rentable.

Après l'avoir convertie en centrale à gaz, Atlas a relancé l'an dernier la production afin d'alimenter une «ferme à bitcoin». Non loin de là, à Buffalo, une autre centrale à gaz a été rachetée par Digihost Technology, là encore dans le but de produire du bitcoin.

Grises mines

Tous ces projets ont fini par s'attirer les foudres des associations écologistes, qui ont multiplié les démarches auprès des autorités. Ces dernières y ont été particulièrement sensibles dans le cadre de leurs objectifs de «zéro carbone», qui pourraient être entravés par ces projets peu vertueux.

Comme la Chine, sur le point d'annoncer un important serrage de vis sur les activités de minage, l'État de New York réfléchit à un moratoire de trois ans sur les «fermes à bitcoin», qui devront en outre mener des études d'impact sur la qualité de l'air, de l'eau et de la faune sauvage.

Mais il en faudra plus pour décourager les mineurs. Michel Amar, le PDG de Digihost Technology, a déjà prévenu qu'il délocaliserait sa production dans d'autres États ou au Canada si le moratoire était mis en oeuvre.

Il dénonce l'hypocrisie sur ce sujet. «Quelle est la différence entre un datacenter qui mine du bitcoin et un datacenter qui opère pour Amazon?», s'interroge-il. En 2019, le géant du cloud a généré près de 51.2 millions de tonnes de CO2, en augmentation de 15% par rapport à l'année précédente. Qui dit mieux?

Cet article a été publié initialement sur Slate. Watson a changé le titre et les sous-titres. Cliquez ici pour lire l'article original

Awww! Voici des animaux mignons!
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