La finale de Wimbledon est l'un des plus beaux moments de la saison pour les amateurs de tennis. Le genre de rendez-vous qui justifie d'annuler un anniversaire, le baptême du neveu voire carrément son propre mariage. Mais ce n'est pas vraiment l'idée que s'en sont fait les téléspectateurs romands cette saison. Ils n'étaient que 49 000 en moyenne à suivre la rencontre entre Novak Djokovic et Matteo Berrettini.
Ce chiffre peut paraître étonnant dans la mesure où la rencontre postulait pour l'histoire: Djokovic avait de grandes chances de remporter un 20e titre du Grand Chelem et ainsi égaler la marque co-détenue par Roger Federer et Rafael Nadal. Pourquoi ce match a-t-il été boudé par les Romands? On a trouvé (au moins) trois raisons.
Assister en direct à un nouveau record de Federer malmené ne réjouissait guère les fans du Maître, qui préfèrent vivre avec d'autres souvenirs.
Ce n'est pas tout: la personnalité clivante de Djokovic et son jeu pragmatique ne suscitent guère d'intérêt parmi le public romand.
Les Suisses ne sont pas réputés pour leur chauvinisme, mais ils sont tout de même plus sensibles aux exploits de leurs champions qu'aux prouesses des stars étrangères. Deux exemples récents le prouvent: la finale de Wimbledon sans l'idole nationale a suscité moins d'intérêt qu'un quart de finale du même tournoi mais avec la présence du Maître.
La même tendance s'observe dans le football: les Romands étaient naturellement moins nombreux devant la finale de l'Euro (530 000 ont suivi au moins 15 minutes du match) que devant le quart de finale Suisse-Espagne (640 000).
La finale de Wimbledon, programmée pile en milieu d'après-midi, a aussi souffert de la météo. Comme il faisait beau et chaud dimanche, les Romands ont cédé aux joies du plein air plutôt qu'au confort moelleux de leur canapé.