C'est peut-être bien la première question que l'on peut se poser au sujet de l'expérimentation animale en Suisse. En 2020, 556 107 animaux ont été utilisés dans des expériences, selon les données diffusées par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).
C'est près de 16 000 de moins par rapport à l'année précédente. Il s'agit d'une tendance durable. Depuis 2015, de moins en moins d'animaux sont utilisés dans des expériences. Et, malgré quelques rebonds plus ou moins prononcés, leur nombre diminue depuis les années 1980. En 1983, ils étaient près de deux millions, soit 3,6 fois plus qu'en 2020.
La plupart de ces animaux (380 608, soit près de 68% du total) ont été réquisitionnés dans le cadre de recherches sur les maladies humaines, notamment le cancer et les maladies neurologiques.
Un demi-million d'animaux employés chaque année en Suisse, c'est beaucoup? Ça dépend du point de vue. Pour essayer d'avoir une vision plus large, il peut être utile de comparer ce chiffre avec d'autres secteurs où des animaux sont tués. La chasse et l'abattage sont deux exemples intéressants. Il n'est évidemment pas question de mettre ces activités sur le même plan, mais plutôt de donner un ordre de grandeur.
En 2020, 143 075 animaux ont été tués par des chasseurs, alors que le nombre de bêtes abattues pour la production de viande monte à 69 435 000, selon les données de Pro Viande. Les proportions sont visibles sur le graphique ci-dessous:
Les expériences sur les animaux concernent plusieurs espèces, allant des rats aux poissons, en passant par des chats ou des chevaux. Une espèce s'impose néanmoins. Et, sans surprise, il s'agit de l'animal qui symbolise le plus la recherche en laboratoire: la souris.
En 2020, les souris constituaient plus de 62% de tous les individus concernés, un chiffre par ailleurs en baisse par rapport à 2019 (42 670 unités de moins). Il s'agit d'une diminution «importante», note l'OSAV, qui suppose qu’elle serait due en partie à la pandémie, dans la mesure où le nombre de souris prenant part à des expériences a diminué.
Les oiseaux se placent sur la deuxième marche de ce podium singulier. Loin derrière les souris. Suivent les rats, les poissons et les amphibiens. Il est intéressant de constater que des animaux tels que les primates, les cobayes ou les hamsters sont très peu exploités en laboratoire. Du moins par rapport à ceux qui occupent le haut du classement.
Toutes les expériences menées sur les animaux ne se ressemblent pas et n'ont pas le même impact sur les spécimens. Elles sont notamment classées en quatre catégories de contrainte, appelées «degrés de gravité».
La plupart des interventions qui ont eu lieu en 2020 appartiennent à la première catégorie. Les expériences de degré 3 ne représentent que 3,5%, soit 19 712 cas. Mais leur nombre est en augmentation depuis 2012, note l'OSAV.
La presque totalité des expériences de degré 3 a été réalisée dans le cadre de la recherche sur les maladies humaines. Et la plupart des animaux sont des souris (60%).
Les expérimentations animales sont menées dans de nombreux domaines. Parmi eux on distingue:
Voici comment les animaux sont répartis:
Enfin, on peut se demander qui a recours à l'expérimentation animale en Suisse. Trois grandes catégories se détachent: les hautes écoles et les hôpitaux, les instituts privés et l'industrie.
333 555 animaux, soit près de 60%, sont réservés aux hautes écoles et aux hôpitaux.