«Les accords sont toujours possibles, mais Le Temps n’a pour l’heure toujours pas prononcé d’excuses. La procédure pénale suit son cours.» Me Vincent Solari représente en Suisse les intérêts de Darius Rochebin, défendu côté français par Me Antoine Vey dans la même affaire, celle qui l’oppose au quotidien romand.
Etabli à Lausanne, Le Temps fait l’objet d’une plainte pénale pour diffamation, déposée début novembre suite à la parution, le 31 octobre, de son enquête intitulée «La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence». L’affaire est traitée par une juridiction de la «région parisienne», indique Me Solari.
Ressorti blanchi, vendredi 16 avril, des enquêtes internes diligentées par la SSR, Darius Rochebin s’est vu ce lundi réintégré à l’antenne par son employeur français LCI, qui l’avait mis en retrait de la chaîne, «à sa demande», sitôt paru l’article du Temps. Place, désormais, à l’action pénale. Laquelle pourrait entrer dans le vif avant l’été.
«La plainte pour diffamation, précise Me Solari, vise les auteurs de l’article, ainsi que les responsables de la publication, soit les co-rédacteurs en chef en poste à l’époque.» L’action pénale pourrait englober d’autres personnes, «les complices ou instigateurs» de l’enquête du Temps, s’il y a lieu, ajoute l'avocat.
Quant à l’éditeur, sa responsabilité serait convoquée au civil, en cas de paiement de dommages et intérêts à Darius Rochebin. Le changement de propriétaire, intervenu après la parution de l’article (la fondation Aventinus a racheté les parts de l’éditeur Ringier), ne change rien à l’affaire, selon Me Solari. «On peut supposer qu’un accord prévoyant ce genre de cas aura été passé, obligeant le vendeur à dédommager l’acheteur», précise l’avocat suisse de Darius Rochebin.
Pour Me Solari, l’absence d’excuses présentées à son client par Le Temps, le maintien, selon lui, par le quotidien romand, de sa version initiale «faisant, à tort, de Darius Rochebin un rouage» de cette «loi du silence» telle que décrite dans le titre initial de l’article paru le 31 octobre, ne font que renforcer l’action pénale entamée pour diffamation.
L'avocat suisse dit ne pas craindre un procès en diffamation où tout le contenu de l'article du Temps serait à nouveau exposé publiquement. «Les allégations qui y figurent sont déjà disponibles sur le Web», dit-il.
Le défenseur des intérêts du Temps, l’avocat lausannois Mathias Burnand, n’était pas joignable au moment de la publication du présent article. Dès qu’il le sera, watson publiera, s’il le souhaite, sa réaction.