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Pays-Bas: une tribune d'un stade de football s'effondre à Nimègue

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image: keystone/shutterstock

Une tribune s'effondre aux Pays-Bas, comment éviter ça en Suisse?

Une partie de tribune d'un stade de football aux Pays-Bas s'est effondrée dimanche sous le poids des spectateurs. Il n'y a eu aucun blessé, mais la tragédie était très proche. Est-ce que ça pourrait arriver en Suisse? Comment les infrastructures sont-elles contrôlées dans notre pays? Les experts répondent.
19.10.2021, 19:1820.10.2021, 18:39
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Plus de frayeurs que de mal finalement. Fort heureusement. Mais quelles frayeurs! Dimanche aux Pays-Bas, une partie d'une tribune du stade de Nimègue – le Goffertstadion, propriété de la ville – s'est effondrée sous le poids de dizaines de supporters du Vitesse Arnhem, qui sautaient en célébrant avec les joueurs la victoire contre le club local. Les images sont impressionnantes.

Le béton a cédé sous les premières rangées, mais un conteneur placé en-dessous a empêché une cassure plus profonde. Au final, il n'y a même pas eu de blessé et les fans, certainement un peu choqués quand même, ont continué à fêter avec leurs favoris.

La municipalité de Nimègue a décidé mardi de fermer l'enceinte et a mandaté une enquête d'un organisme externe pour déterminer les raisons de ce qui aurait pu être un drame. Et c'est logique, parce que cet incident pose de nombreuses questions. D'autant plus qu'il a eu lieu dans un stade relativement moderne, inauguré en 1999.

La première qui peut venir en tête: est-ce qu'une chose pareille pourrait arriver dans un stade suisse? «A l’heure actuelle, je n'ai pas de craintes, je me sens en sécurité dans tous les stades helvétiques», rassure Christian Constantin. Mais le président du FC Sion, qui connaît comme sa poche toutes les enceintes de Super League, se souvient d'une période moins sereine à ce niveau:

«A la fin des années 1990, quand on jouait dans les vieux Wankdorf à Berne ou Saint-Jacques à Bâle, on se disait: "Oh putain, la tribune peut lâcher à n'importe quel moment!"»
Christian Constantin, président du FC Sion

Mais le boss de Tourbillon rappelle à juste titre que les arènes helvétiques ont été presque toutes construites ou rénovées ces vingt dernières années. Parmi les neuf stades de Super League (le FC Zurich et GC jouent tous les deux au Letzigrund), seuls deux ont été construits avant 2001: le Cornaredo à Lugano (1951, rénové en 2011) et Tourbillon (1968, en travaux jusqu'à l'année dernière). «Notre stade devra être assaini dans quelques années, anticipe Christian Constantin. Mais actuellement, le béton me semble tout à fait convenir, il n’y a par exemple pas de fers qui dépassent. Et j’ai la chance d’avoir des gens sérieux autour de moi, en l'occurence la commune.»

Les villes font le job

Comme à Sion, la majorité des stades des deux premières divisions appartiennent aux communes où ils sont situés. C'est à ces dernières qu'il incombe de faire vérifier la robustesse des arènes, de leur propre initiative. «Formellement, il n'y a pas de contrôles de solidité des infrastructures demandés ou réalisés par l'Association suisse de football (ASF), la Swiss Football League ou la Confédération», explique Patrice Iseli, chef du service des sports de la Ville de Lausanne. Il précise:

«L'ASF donne les autorisations de jouer en venant contrôler chaque année certains critères comme les locaux , la séparation des flux de spectateurs ou le terrain. Mais il n'y a pas de point sur la solidité des infrastructures»
Patrice Iseli, chef du service des sports de la ville de Lausanne

Comme Christian Constantin, Patrice Iseli s'estime heureux d'avoir «une municipalité consciencieuse à Lausanne». Elle a par exemple interdit l'accès aux gradins de la patinoire-piscine de Montchoisi, jugés pas assez sûrs. Les élus de la capitale vaudoise ont aussi voté en début d'année des crédits pour des travaux dans la vénérable Pontaise, antre du Stade Lausanne Ouchy (Challenge League). «On y fera des analyses d'échantillons du béton pour tester sa solidité, c'est la municipalité qui a pris l'initiative de ces contrôles», précise Patrice Iseli.

L'ASF nous a confirmé qu'elle n'a pas de responsable chargé de la sécurité des infrastructures. «Tout simplement parce que les clubs sont responsables de leur stade et non l’ASF», argumente-t-elle.

Mieux bétonner les stades et les règlements?

Pourtant, dans un passé récent, elle a pris une initiative dans ce domaine. «Il y a deux ans, une tribune s'était déjà effondrée en Europe, rembobine Patrice Iseli. Suite à cet incident, l'ASF avait écrit à tous les propriétaires de stade pour les sensibiliser à la nécessité de faire des contrôles.»

Le message a apparemment bien été reçu du côté d'Yverdon, où le stade municipal porte bien son nom, puisqu'il est entièrement propriété de la ville. A une exception près. «La tribune provisoire, en face de la principale, appartient à Yverdon-Sport, éclaircit le président du néo-promu en Challenge League, Mario Di Pietrantonio. Nous l'avons faite inspecter à nos frais et nous avons ensuite procédé à un renforcement des planchers.»

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En arrière plan, la tribune provisoire du stade municipal d'Yverdon.Image: KEYSTONE

L'homme fort du club nord vaudois l'assure: les bétons de la tribune principale ont été contrôlés et renforcés durant les travaux qui se sont achevés cette année. Celui qui est également actif dans l'immobilier est tout aussi (r)assuré au moment de faire l'état des lieux des enceintes helvétiques:

«Je n’ai jamais eu peur dans un stade en Suisse. Dans ce pays, jamais une tribune ne s'effondrera»
Mario Di Pietrantonio, président d'Yverdon-Sport

Patrice Iseli n'a pas vraiment davantage de doutes. Mais contrairement au président yverdonnois, le Lausannois en attend plus des instances du football suisse: «En matière de contrôle des infrastructures, on peut souhaiter un meilleur encadrement des autorités compétentes comme l'ASF ou la Swiss Football League.»

Il préconise que les licences de jeu soient accordées uniquement aux clubs qui effectuent des contrôles périodiques pour prouver la solidité de leurs installations. «On y arrivera peut-être avec ce qu'il s'est passé dimanche aux Pays-Bas», imagine-t-il. Affaire à suivre...

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