Giulia Steingruber a annoncé sa retraite sportive ce vendredi, à 27 ans. «Ma tête et mon corps sont fatigués», a avoué la Saint-Galloise devant la presse qu'elle avait fait venir dans sa ville de Gossau au... zoo.
«Le zoo constitue l'un de mes meilleurs souvenirs d'enfance, un endroit où je pouvais me ressourcer. Je trouve que c'est un endroit approprié pour annoncer la fin de ma carrière», s'est-elle justifiée.
Giulia Steingruber a tout simplement le plus beau palmarès de la gymnastique suisse. Petit portrait en cinq points pour faire un peu mieux connaissance avec cette sportive d'exception.
Giulia Steingruber a brillé mondialement dans sa discipline. Outre ses 37 titres de championne de Suisse, elle a notamment gagné six médailles d'or aux Championnats d'Europe et une de bronze aux Mondiaux.
Son plus grand succès restera sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016. La Saint-Galloise est la première Suissesse à être montée sur un podium de gymnastique aux JO. Elle avait terminé troisième de l'épreuve du saut de cheval, sa grande spécialité.
Aux JO de Rio, elle avait aussi eu l'honneur de porter le drapeau suisse lors de la cérémonie d'ouverture, comme Roger Federer (2004 et 2008) et Stan Wawrinka (2012) avant elle. Elle avait endossé ce rôle hautement symbolique 28 ans après la dernière Suissesse lors de Jeux d'été. Il s'agissait de Cornelia Bürki, spécialiste de course à pied, en 1988 à Séoul.
Pour des Jeux d'hiver, la dernière Helvète à porter le drapeau avant Giulia Steingruber était la skieuse Vreni Schneider, en 1992.
Giulia Steingruber a souvent connu le succès et la gloire dans sa carrière, mais parfois aussi les coups durs. La gymnaste de 27 ans a subi de nombreuses blessures.
A commencer par celle au pied, en tombant lors de la finale au sol aux JO de Rio 2016, juste après sa médaille. Quelques mois plus tard, la Saint-Galloise subissait une opération à la cheville. En été 2018, peu avant les Championnats européens, elle se déchire le ligament croisé du genou. En 2021, en pleine préparation des JO de Tokyo, elle est victime d'une déchirure musculaire à la cuisse et d'un kyste au poignet. Au final, elle ratera de peu une médaille au saut lors de l'événement japonais.
Mais sa plus grande blessure aura été psychologique. En février 2017, elle perd sa soeur Désirée, 26 ans, victime d'une pneumonie. Giulia Steingruber était proche de son aînée, handicapée physiquement et mentalement depuis sa naissance.
Au lieu de s'apitoyer, la gymnaste a tenté de transformer cette tragédie en inspiration, comme elle le déclarait dans Blick:
Giulia Steingruber n'a pas attendu l'annonce de sa retraite sportive ce vendredi pour préparer la suite. Elle a déjà commencé une formation en management dans le marketing. «Peut-être que ma prochaine tâche sera en lien avec le sport», a-t-elle laissé entendre.
Elle a aussi avoué vouloir rester dans le monde de la gymnastique, plus précisément en travaillant avec les jeunes: «Je vais essayer de poursuivre une formation comme entraîneur. Jusqu'ici, c'était difficile avec le coronavirus. Mais c'est un grand objectif pour moi de transmettre mes expériences pour rendre les enfants heureux.»
Avec une telle championne, ils seront assurément à bonne école!