Ce complément a été demandé le 30 juin aux quatre médecins belges qui avaient rendu en janvier un nouveau rapport, censé trancher la bataille d'expertises contradictoires au coeur du dossier.
Ils avaient conclu que la mort du jeune homme noir avait été causée, en ce jour de canicule, par un «coup de chaleur» qui n'aurait toutefois «probablement» pas été mortel sans son interpellation sous le poids des trois gendarmes.
Depuis, les enquêteurs ont enfin pu interroger en mars un témoin direct, l'homme qui avait aidé Adama Traoré à s'échapper après une première interpellation et qui le connaissait depuis l'enfance. Il a déclaré:
«C'est comme si son corps ne réagissait pas. (...) Pour moi, il était dans un état qui n'est pas habituel, il ne parlait pas», a raconté ce témoin. Cet homme a ajouté qu'Adama Traoré était reparti «en marchant», ce qu'a confirmé un employé de la mairie, témoin de la scène.
Une ancienne conseillère de Pôle emploi a par ailleurs rapporté aux enquêteurs avoir été informée de problèmes d'essoufflement d'Adama Traoré qui auraient justifié un changement d'affectation. Mais, parmi la quinzaine d'ex-responsables ou ex-travailleurs de l'association auditionnés, aucun n'a confirmé cet élément.
Les experts doivent dire d'ici au 31 août si ces nouveaux éléments ont «vocation à modifier» leurs conclusions initiales, qui évoquaient aussi le rôle joué, «dans une plus faible mesure», par une maladie génétique et une pathologie rare dont souffrait Adama Traoré. (ats)