Une capsule temporelle. A Lausanne. Si j'étais un peu sceptique au départ, ma curiosité a fini par l'emporter: il fallait absolument que je sache ce que la boîte allait contenir. Après avoir tenté de recevoir cette information par email, on m'a répondu que j'en saurai plus sur place.
Arrivée sur le chantier, on m'équipe d'un casque et d'une veste fluorescente (chic), et je commence tout de suite par prendre des photos de la capsule en question. Sur la boîte en acier, on peut lire: «A l'occasion de la rénovation historique du Grand-Pont de 2022, la Municipalité de la Ville de Lausanne souhaite, au nom des habitants et des habitantes de la commune, transmettre ici quelques traces d'aujourd'hui aux Lausannoises et aux Lausannois de demain.»
Quelques minutes plus tard, un groupe débarque, c'est la Municipalité de la capitale vaudoise. Un petit discours officiel et quelques pelletées plus tard, et la boîte est déjà sous-terre (enfin entre deux couches de béton sur le Grand Pont). Le tout dure à peu près 5 min.
Mais alors, qu'est-ce qui a bien pu être enterré? Des prédictions sur l'avenir? Un livre de recettes? Rien de tout ça. Les objets ont été en partie choisis par les Lausannois et par la Municipalité de Lausanne.
La Municipalité a fait son choix et ce n'est pas très fun: le programme de législature 2021-2026, la brochure d'information de la rénovation du Grand-Pont et l'édition anniversaire du journal 24 Heures du 9 avril 2022.
En ce qui concerne les objets sélectionnés par la population, on y retrouve dans l'ordre:
Voilà. Aussitôt ma curiosité assouvie, aussitôt déçue. Réaliser qu'un autotest COVID représente mon époque? C'est déprimant. Ou peut-être que c'était à cause de la pluie ou parce qu'il n'y avait pas grand monde, ou parce qu'en arrivant la boîte était déjà fermée, alors que j'aurais voulu y glisser clandestinement un mot pour les générations futures, ou alors peut-être que c'était simplement le fait de penser à l'avenir.
Censée être découverte d'ici à une centaine d'années lors de la prochaine rénovation du Grand-Pont, je ne connaîtrai jamais la réaction de ceux qui l'ouvriront, mais je leur souhaite d'avoir encore des poissons dans le lac Léman.