Accusé d'avoir eu recours au logiciel d'espionnage Pegasus, le Maroc a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris.
Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans. L'avocat Me Olivier Baratell a été choisi par le Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa.
Dès lundi, le gouvernement marocain s'était défendu en démentant avoir acquis des «logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication».
En Israël, le Parlement a mis en place une commission pour enquêter sur des allégations selon lesquelles ce système a été utilisé à «mauvais escient» par certains Etats pour espionner des personnalités, a révélé jeudi un député.
Sous le feu des critiques depuis l'éclosion de l'affaire, le gouvernement israélien faisait profil bas. Et pour cause: dans le pays, c'est le ministère de la Défense qui autorise les licences d'exportation de ce logiciel de cyberespionnage à l'étranger.
Le consortium de médias internationaux à l'origine des révélations sur Pegasus a accusé les autorités hongroises d'utiliser cette technologie d'espionnage contre la société civile.
Le bureau du procureur de Budapest, «à la suite de plusieurs plaintes», a ordonné qu'il soit procédé à une enquête sur la collecte potentielle non autorisée d'informations confidentielles.
En Arabie saoudite, «un responsable a démenti les allégations parues dans la presse selon lesquelles une entité du royaume aurait utilisé un logiciel pour surveiller les communications», a écrit l'agence de presse officielle saoudienne SPA mercredi, sans préciser le nom du système en question.
Les Emirats arabes unis, qui contrairement à l'Arabie saoudite ont officiellement normalisé leurs relations avec Israël, ont à leur tour rejeté, jeudi, les accusations d'espionnage. (ats/asi)