La Corée du Nord accélère ces dernières semaines ses tests d'armement. Le régime de Kim Jong-un cherche à renforcer les capacités militaires du pays soumis à de lourdes sanctions internationales, tout en refusant les offres de dialogue des Etats-Unis. Les deux «missiles balistiques de courte portée» ont été lancés d'un aéroport près de Pyongyang lundi peu avant 9h (1h en Suisse), et ont parcouru 380 km à une altitude de 42km, selon l'armée sud-coréenne.
#NorthKorea launched two #ballistic #missiles towards the Sea of #Japan . The rockets flew about 300 km. This was announced by the Japanese Ministry of Defense. Coast Guard advised to use caution & stay off unidentified objects pic.twitter.com/Jfj7nKtitu
— AMERICAN COP (@cop_american) January 17, 2022
Ces nouveaux essais surviennent à un moment délicat pour la région, alors qu'une élection présidentielle est prévue en mars en Corée du Sud, et que la Chine, le seul allié majeur de la Corée du Nord, se prépare à accueillir les jeux Olympiques le mois prochain.
«Le remarquable développement par la Corée du Nord de ses technologies en matière de missiles ne peut être ignoré, pour la sécurité du Japon et de la région», a averti le ministre. Vendredi, la Corée du Nord avait déjà affirmé avoir tiré «avec succès» deux missiles hypersoniques à vol plané. Ces essais ont eu lieu le 5 janvier et le 11 janvier, le deuxième lancement ayant été supervisé par Kim Jong-un en personne.
En réponse à cette série de tests, les Etats-Unis ont annoncé, la semaine dernière, de nouvelles sanctions, que Pyongyang a qualifiées de «provocation». Ce à quoi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères nord-coréen a réagi en affirmant être «forcé à une réaction certaine et plus forte» si les Etats-Unis maintenaient «une telle attitude de confrontation».
Dans son plan de défense quinquennal, dévoilé en janvier 2021, la Corée du Nord avait cité les missiles hypersoniques comme sa priorité numéro un, alors que le dialogue avec les Etats-Unis au sujet de son programme balistique et nucléaire reste au point mort.
Pour Cheing Seong-chang, du centre d'études nord-coréennes à l'institut Sejong, le régime «a besoin de présenter quelque chose aux Nord-Coréens». Le pays traverse, en effet, une grave crise économique, aggravée par les sanctions et par la fermeture de ses frontières autoimposée au nom de la lutte contre le Covid-19.
Pyongyang cherche à impressionner la population avec des prouesses militaires vu qu'«il est devenu clair que le Nord aura du mal à briller sur le terrain économique», avance cet analyste. (ats/mndl)