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Armée suisse: imposer l’armée aux femmes «n’est pas suffisant»

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Imposer l’armée aux femmes «n’est pas suffisant» pour la sauver

Etendre le service militaire aux femmes pour remplir les effectifs de l’armée, l’idée fait son chemin. Mais est-ce vraiment la solution?
26.07.2021, 06:0226.07.2021, 08:12
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Elle est jeune. Elle est de droite. Elle défend l’armée mais s’inquiète de l’affaiblissement de l’esprit de milice dans le pays. Raison pour laquelle Johanna Gapany s’engage pour l’initiative Service citoyen, qui vise à créer une grande et unique porte d’entrée pour toutes et tous vers l’obligation de servir de différentes manières: l’armée, la protection civile ou le service civil.

Quelques jours après que la Société suisse des officiers (SSO) a émis l’idée d’étendre le service militaire obligatoire aux femmes, la conseillère aux Etats fribourgeoise répond aux questions de watson. Interview!

L’idée de la SSO vous séduit-elle?
C’est une bonne chose de vouloir instaurer une égalité de traitement, la société en sortirait sans aucun doute plus forte. Mais ce n’est pas suffisant: une telle réforme ne peut se concentrer uniquement sur l’obligation de servir.

Justement, l’armée n’essaye-t-elle pas d’«utiliser» les femmes pour garnir ses effectifs au lieu de travailler en profondeur son attrait pour les jeunes?
Attention: il ne faut pas minimiser l’importance de ce possible changement. Cette ouverture aux femmes serait une réforme d’envergure alors qu’en parallèle, l’armée est en constante évolution. Cela dit, il ne faut pas oublier l’importance de dynamiser l’esprit de milice. Et ça, ça ne concerne pas que l’armée. C’est aussi le cas de la politique ou des services à la population comme les pompiers, les colonnes de secours...

Le Département fédéral de la défense, l’armée ou la SSO ne semblent pas vraiment se soucier de ça…
Je pense qu’ils le constatent aussi, car ils sont directement touchés par cette question. Mais l’impulsion pour renforcer cet esprit de milice doit venir de l’extérieur, de la population elle-même.

Donc votre initiative pour un service citoyen est une façon de tordre le bras au DDPS, trop passif?
Non, nous sommes complémentaires et pas opposés. Le comité d’initiative réunit d’ailleurs des personnes qui se sont engagées dans l’armée et qui le sont toujours. Notre objectif est vraiment de retrouver et renforcer cet esprit de milice qui a construit une bonne partie de la Suisse.

Le Service citoyen peut-il «sauver» l’armée?
Plus que ça, l’initiative doit donner envie à tout le monde de s’engager pour la société et que cet engagement ait du sens. Si le service citoyen comme nous l’entendons est introduit, le service militaire sera une des options possibles parmi d’autres. Bien sûr, cela ne doit pas dispenser l’armée de travailler pour être plus attractive aux yeux des jeunes. Simplement, il y a aura plus de personnes engagées, plus de choix pour s’engager et, partant, un renforcement du système de milice. Le tout sans mettre en péril la sécurité du pays.

Parmi les soutiens à l’initiative, on retrouve des personnes de tous bords (des politiques, des militaires, des civilistes, etc. Si elle aboutit, comment sentez-vous sa future réception d’abord au parlement puis par la population?
Cette initiative vient de la population et pas d’un parti. Elle met en évidence la volonté de trouver des solutions et la nécessité de renforcer l’entraide au sein de notre société. C’est une idée constructive qui doit encore être bien expliquée, mais je suis persuadée qu’elle a toutes les chances de réussir.

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