Alors qu'il affirme déjà connaître le nom de son prochain premier ministre, le président fraîchement élu n'en finit pas d'attendre pour le dévoiler – une «tactique», selon franceinfo qui est allé prendre la température auprès de son entourage. Si certains estiment que Macron tente de «décaler le bénéfice de la victoire», ou de s'éviter un scandale en nommant quelqu'un trop vite, d'autres pensent qu'attendre le dernier moment lui permettra aussi d'élargir son vivier de recrutement.
D'autant qu'il se retrouve dans la confortable situation d'avoir, à ses côtés, une majorité gouvernementale et une majorité parlementaire.
L'actuel tenant du poste, Jean Castex, a en effet déjà rédigé sa lettre de démission. «Très simple, très classique», a-t-il résumé au Parisien. Elle sera remise en main propre à Emmanuel Macron pour acter son départ et celle de son gouvernement. Un (ou une?) successeur devrait être nommé dans la foulée, puis le nouveau gouvernement.
Nommé au poste de premier ministre en juillet 2020, «Monsieur déconfinement», tel qu'il est surnommé, a déjà des projets dans l'immédiat: «Je vais retourner dans mes Pyrénées, il faut que je repeigne mes volets et ma rambarde qui ont pris un coup pendant deux ans».
Et ensuite, où ira Jean Castex? Mystère. Une chose est certaine, pour lui, «l’aventure de la politique nationale est terminée», a-t-il confié au Monde. Les postes de ministre qui lui ont été suggérés ne l’intéressent pas.
Les rumeurs vont bon train pour savoir qui remplacera Castex à la tête du gouvernement. Seuls indices, glissés la semaine dernière par le chef de l'Etat, son nouveau premier ministre sera doté d'un profil «social», «écologique» et «productif».
Il se murmure également qu'il s'agirait d'une femme. Un nom revient fréquemment, selon TV5 Monde: celui de Catherine Vautrin, ancienne ministre du président Jacques Chirac (2005-2007), qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron avant le premier tour de la présidentielle. Mais on entend aussi celui de Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé de François Hollande, Audrey Azoulay, également ancienne ministre de François Hollande et Elisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, spécule La Dépêche.
Quoi qu'il en soit, le choix est extrêmement attendu: il viendra confirmer ou non l'orientation qu'entend se donner le chef de l'Etat, qui a promis de tenir compte de la colère exprimée par de nombreux Français.
Emmanuel Macron, qui vient de déjeuner avec le président du Conseil européen Charles Michel, doit mettre fin au suspens d'ici quelques heures, au plus tard. (mbr)