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Jorge Sampaoli a mené l'OM à la victoire contre Bâle

Dès le coup de sifflet initial, le «papy» Sampaoli (62 ans) a bondi et commencé son marathon.
Dès le coup de sifflet initial, le «papy» Sampaoli (62 ans) a bondi et commencé son marathon.image: keystone

A Bâle, on a surtout vu Jorge Sampaoli, le bouillant coach de l'OM

Le volcanique entraîneur marseillais est un spectacle à lui tout seul. Devant son banc, il aligne les kilomètres en suivant les mouvements de son équipe, ne cesse de gesticuler et de palabrer avec les arbitres. Une attitude qui peut agacer mais qui a été payante jeudi soir au Parc Saint-Jacques.
18.03.2022, 12:2018.03.2022, 18:00
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A chaque match de foot professionnel, le public et les journalistes sont bombardés de statistiques. Mais jeudi soir, à Bâle, il en manquait une: le nombre de kilomètres parcourus par Jorge Sampaoli devant son banc de touche.

Autant dire que le coach argentin de Marseille ne s'y assied jamais. Même pas avant la partie. Arrivé avant tout le monde sur la pelouse, il l'a contemplée de longues secondes assis sur... la glacière de l'équipe. Les spectateurs du Parc Saint-Jacques qui ne connaissaient pas bien le bouillant technicien imaginaient peut-être qu'il dirigerait ses joueurs ainsi, les fesses posées sur ce trône de fortune, comme le faisait régulièrement son compatriote et prédécesseur sur le «banc» de l'OM, Marcelo Bielsa.

Jorge Sampaoli (à droite) a pris sa biscotte à la 37e minute.
Jorge Sampaoli (à droite) a pris sa biscotte à la 37e minute.image: keystone

Que nenni! Dès le coup de sifflet initial, le «papy» Sampaoli (62 ans) a bondi et commencé son marathon. De son pas nerveux, il n'a cessé d'accompagner les mouvements de son équipe: percée vers le but adverse, repli, écartement du jeu sur les côtés. On n'aurait même pas été étonné si l'ancien sélectionneur de l'Argentine avait levé les bras pour faire un appel de balle, tant il semble être un protagoniste.

Si on oubliait les 22 000 spectateurs autour du gazon et l'enjeu de ce match – une qualification en quarts de finale de la Conference League – on aurait l'impression d'avoir sous les yeux le coach du FC Vuadens II ou du FC Isérables (toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite). Petit gilet rembourré par-dessus le survêt' de l'OM, baskets Nike, bonnet enfoncé pour réchauffer un crâne chauve, barbe poivre et sel, la dégaine de Sampaoli, petit trapu d'1m67, sent l'herbe des talus, celle du foot populaire.

A droite...
A droite... image: watson
... à gauche.
... à gauche. image: watson

Avec lui, les délimitations de la zone technique sont, au mieux, des décorations. L'entraîneur phocéen n'hésite pas à s'aventurer plusieurs mètres en dehors de son rectangle, sans être trop inquiété par le corps arbitral. Il finira quand même par prendre sa biscotte dès la 37e minute, pour une énième réclamation véhémente. Oui, en plus de marcher, l'Argentin aime gesticuler et parler. Surtout avec les arbitres. Un trait de caractère qu'il a certainement hérité de sa période rebelle du début des années 80, lorsqu'il luttait contre la dictature militaire argentine au sein d'un groupe de centre-gauche.

Ce grand fan de rock n'a toutefois pas livré la prestation la plus aboutie de sa carrière au Parc Saint-Jacques, et ce même si ça a un peu fritté sur la pelouse entre les deux équipes. En septembre dernier, il était devenu incontrôlable après l'interruption du derby entre Nice et Marseille, causée par le jet d'une bouteille par un fan niçois sur le Phocéen Dimitri Payet. Sampaoli, en furie, voulait aller en découdre et il avait fallu l'intervention de ses joueurs pour l'en empêcher.

Sur les bords du Rhin, c'est lui qui a montré l'exemple à suivre. Parce que même s'il peut parfois agacer et porter préjudice à son club s'il n'est pas canalisé, ce vociférateur hors pair transmet sa rage de vaincre à ses protégés. Et elle a été nécessaire pour permettre aux Sudistes de se sortir du mauvais piège tendu par Bâle, eux qui étaient menés 1-0 jusqu'à la 74e minute et alors en route vers des prolongations de tous les dangers.

En conférence de presse aussi, Jorge Sampaoli peut avoir une influence positive sur ses joueurs. Ça n'a l'air de pas grand-chose, mais le Sud-Américain, même s'il maîtrise mal le français, ose répondre aux journalistes dans la langue de Molière. En contraste, son confrère du PSG Mauricio Pochettino, par exemple, ne se risque pas à pareil exercice.

«Paroles, paroles, paroles»: Dalida aurait aimé Jorge Sampaoli. 🎶
«Paroles, paroles, paroles»: Dalida aurait aimé Jorge Sampaoli. 🎶 image: watson

Dans un premier temps, ses propos maladroits – voire incompréhensibles – créent un petit malaise dans la salle et font rire sous les masques FFP2. Mais avec du recul, on peut y voir le symbole d'un état d'esprit conquérant: avoir le courage de relever un défi, sortir de sa zone de confort et démontrer une certaine confiance en soi, même dans l'adversité, sont autant d'attitudes indispensables à la compétition de très haut niveau.

L'Argentin tentera de porter les siens vers une nouvelle victoire dimanche au Vélodrome contre... Nice, histoire de conforter la deuxième place de l'OM en Ligue 1 derrière le Paris Saint-Germain.

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