Les NFT sont vraiment à la mode. Rappelez-vous le tout premier tweet de Jack Dorsey, ancien patron de Twitter, qui s'était vendu à 2,5 millions de dollars:
Plus récemment: une star de TikTok proposait des pets virtuels pour 140 euros pièce (après s'être intoxiquée avec ses véritables flatulences).
Pas besoin d'allonger la liste des exemples absurdes: les NFT sont tendance et on y trouve tout et (surtout, vraiment) n'importe quoi. Alors quand le vénérable WWF décide, lui aussi, de surfer sur ces jetons non fongibles («non-fungible token», NFT donc) pour sensibiliser les plus geeks d'entre nous aux espèces en voie de disparition, ça semble être une idée immédiatement moins stupide que les bêtises citées plus haut.
Erreur!
Mais avant de plonger nos bitcoins dans ces NFA (animaux non-fongibles) et dans cet étonnant crypto-bad-buzz, voici une petite présentation made in WWF qui explique sa démarche👇
On vous le répète (parce que c'est important), dans le speech officiel, ça ressemble vraiment à une bonne idée:
Pour des raisons écologiques (évidemment). Le WWF a lancé son projet dans un domaine vivement critiqué depuis son apparition: la pollution numérique. Les NFT sont basés sur une technologie énergivore. Même si certaines blockchains utilisent désormais uniquement des énergies renouvelables pour la production de crypto-monnaies, le débat fait toujours rage. Les avis, en vrac, sont implacables: «Etonnamment stupide», «décision terriblement déroutante».
Mais ???
— Panz' (@Mamsieur_panz) February 2, 2022
Sérieusement ??
FFS !! Cramez les serveurs, flinguez les cryptobros
Et la wwf, NIQUEZ VOS GRANDS MORTS !! https://t.co/mElF711CKI
Sur les réseaux sociaux, les menaces d'annulation de dons si le WWF ne stoppe pas son projet se ramassent à la pelle. Pourtant, l'organisation avait (presque) tout prévu en utilisant Polygon, une branche censée être «plus écolo» de la célèbre blockchain de l’Ethereum. Mais ça ne passe pas.
Et il y a un cadeau avec ça. Outre des œuvres d'art uniques, les acheteurs seront récompensés. Le WWF appelle ça des «expériences du monde réel», qui incluent des rencontres avec des écologistes, mais aussi la possibilité de suivre pour de vrai le travail du WWF avec les gorilles et les orangs-outans. Pour certains détracteurs, c'est de l'hypocrisie moderne:
Pour l'heure, le WWF n'a pas décidé de remballer son projet. Peut-être parce qu'ils ont déjà récolté 245 445 euros depuis le 3 février.
D'ici là, si vraiment vous voulez vous procurer n'importe quoi en NFT, ça nous semble quand même plus utile de craquer pour un vaquita plutôt que sur les pets virtuels d'une influenceuse. (Mais c'est vous qui voyez.)