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Le Covid traité comme une grippe en Espagne? Duel avec la Suisse

L'Espagne envisage le Covid comme une grippe: duel de chiffres avec la Suisse

Les autorités espagnoles ont récemment déclaré que le Covid-19 sera bientôt traité comme une simple grippe. Le pays semble sur le point de retrouver «le monde d'après», du moins en théorie. Profitons de comparer leur situation avec celle de la Suisse.
26.01.2022, 18:4727.01.2022, 08:24
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Ces derniers temps, la faible virulence d'Omicron suscite tous les espoirs: de l'OMS au Conseil fédéral, plusieurs dirigeants commencent à évoquer la fin de la vague, voire de la pandémie. En Europe, un pays semble plus décidé que jamais à en finir avec les restrictions sanitaires: l'Espagne.

A partir de fin janvier, le pays ne comptabilisera plus les personnes contaminées par le virus. Au lieu de cela, les autorités vont miser sur un système de surveillance, pour rebondir en cas de prochaine vague. Autrement dit, le Covid-19 sera traité comme une grippe saisonnière. Madrid s'apprête donc à mettre fin à la mobilisation générale, dès que l'incidence du virus s'envole.

Cela signifie-t-il que la pandémie est bientôt finie en Espagne? Les avis diffèrent à ce sujet, et pas tout le monde approuve la nouvelle stratégie espagnole, rapporte Franceinfo. Il est tout de même intéressant de voir où se situe la Suisse vis-à-vis de l'Espagne. Comparaison en graphiques.

Le pic de la vague

Officiellement découvert le 25 novembre en Afrique du Sud, Omicron est devenu dominant dans les deux pays environ un mois plus tard. Vers la mi-décembre, les nouvelles infections sont parties en flèche et ont commencé à pulvériser les records des vagues précédentes.

Depuis quelques jours, la tendance semble s'être inversée en Espagne, où le pic de la vague a été atteint à la mi-janvier. Ce n'est pas encore le cas en Suisse, où le nombre de nouvelles contaminations se maintient à un niveau relativement stable autour des 30 000 unités.

«La circulation d'Omicron est très élevée et le nombre de nouveaux cas quotidiens énorme», rappelait ce mardi lors d'un point presse Urs Karrer, le vice-président de Task Force scientifique de la Confédération. A cause de ces chiffres, le pic ne serait pas loin. Selon Karrer, il pourrait être atteint «dans les prochains jours ou semaines».

Les hospitalisations

Si le nombre de nouvelles infections diminue en Espagne, on ne peut pas dire la même chose pour les hospitalisations, qui ne cessent d'augmenter depuis fin octobre.

En Suisse, elles stagnent depuis mi-décembre. Mais la situation n'est pas totalement claire, à en croire les experts de la Confédération. «En raison des retards dans les déclarations, on ne sait pas encore si les hospitalisations augmentent ou diminuent», estime Urs Kerrer. Le vice-président de Task Force affirme même qu'il faut «s'attendre à ce que les admissions à l'hôpital augmentent encore».

Les décès

La courbe des décès imputés au Covid suit à peu près la même tendance que celle des hospitalisations. Malgré de fortes fluctuations, elle est en légère diminution en Suisse, tandis qu'en Espagne, elle est en constante augmentation.

91 994 personnes sont mortes à ce jour dans le pays ibérique depuis le début de la pandémie, 12 283 en Suisse. Respectivement 0,99% et 0,64% des cas confirmés en laboratoire.

Dans les deux pays, le nombre de décès reste néanmoins très loin des pics atteints lors des vagues précédentes.

La couverture vaccinale

La plus grande différence entre les deux pays concerne le taux de vaccination. Contrairement à la Suisse, l'Espagne peut en effet compter sur une très forte couverture vaccinale. Plus de 80% de la population est entièrement immunisée, un taux qui grimpe à 90,5% pour les plus de 12 ans.

La situation est toute autre en Suisse, où seuls 68,87% des citoyens ont reçu deux doses de vaccin. Ce taux stagne depuis des mois: la barre des 60% avait été atteinte début octobre déjà. Ces dernières semaines, l'essentiel des doses injectées sont des doses de rappel. Autrement dit, la vaccination semble avoir atteint le plafond dans notre pays.

Ces chiffres sont trop bas pour les autorités helvétiques. Mardi encore, Patrick Mathys, responsable de la section Gestion de crises et coopération internationale à l'OFSP, appelait la population qui ne l'est pas encore à se vacciner. «Nous devons encore fournir un effort», a-t-il indiqué.

La fin de la pandémie n'est donc pas pour tout de suite en Suisse, ni la levée des mesures. «Ce ne serait pas très intelligent», estime Urs Karrer. «Le risque que notre système de santé et notre économie soient trop fortement affectés est bien présent».

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