Tortures, viols, arrestations arbitraires: Des dizaines de réfugiés syriens ayant dû rentrer dans leur pays ont été victimes d'exactions perpétrées par le régime syrien, selon Amnesty. L'ONG appelle les Etats à ne pas leur imposer un retour «forcé» vers la Syrie.
Dans un rapport publié mardi, l'organisation Amnesty international a passé en revue «d'horribles violations» perpétrées à l'encontre de 66 réfugiés, dont treize enfants, rentrés dans leur pays entre 2017 et le printemps 2021.
D'après Amnesty, ces réfugiés se voient accusés de «trahison» ou de «terrorisme» par leurs tortionnaires, selon la terminologie du régime qui ne fait pas de distinction entre opposants politiques, rebelles armés et djihadistes. Parmi les cas répertoriés:
Le rapport cite le témoignage d'Alaa. Avec sa fille de 25 ans, elles ont été arrêtées à la frontière avec le Liban et détenues cinq jours:
Alors que des pays européens comme le Danemark et la Suède font aussi «pression sur les réfugiés syriens pour qu'ils rentrent», l'ONG estime que les témoignages récoltés «sont la preuve que nulle part en Syrie n'existe une sécurité suffisante pour rentrer».
Avec la guerre déclenchée en 2011, 6.6 millions de Syriens se sont réfugiés à l'étranger. Ils se sont installés dans leur écrasante majorité dans les pays voisins, notamment la Turquie ou le Liban.
Après avoir enchaîné les reconquêtes grâce à l'appui militaire de Moscou et de Téhéran, le régime de Damas cherche à promouvoir l'image d'une Syrie sûre, encourageant le retour des réfugiés. (ats/jch)