Toi aussi tu réponds «oui, oui!» quand on te demande si ça va, même quand ce n’est pas vrai? Toi aussi, tu pleures parfois en secret, en maudissant ces pauvres larmes qui coulent sur tes joues, parce que sur le papier ta vie est parfaite? Ce jeudi, je suis tombée sur une vidéo qui va te faire du bien.
Je rembobine. Coline, c’est une youtubeuse française. La trentaine, deux gamins adorables, un chéri aimant et un job épanouissant qui ramène de la thune. Coline, c’est la nana qui étincelle sur Instagram, c’est le smile sincère, c’est le mot pour rire, c’est le style trop stylé. Et bien Coline, jeudi, elle l’a dit. Après une minute devant la caméra. «Je suis en dépression». Boum.
En 27 minutes, avec des phrases déconstruites et tellement humaines, l’influenceuse dessine, ou esquisse tout du moins, ce qui ne se dessine pas. La santé mentale, les pelotes emmêlées dans le cerveau, les tunnels noirs dans l’âme, les craquelures dans le coeur. Et surtout, elle les normalise.
En racontant sa dépression, elle parle à ceux qui, comme elle, en souffrent. C’est peut-être votre cas. On sait que les dépressions augmentent depuis la crise, notamment chez les jeunes (et ça nous brise le coeur).
Coline rappelle que c’est une maladie. Une vraie. Comme un rhume. Ou bien pire. On ne choisit pas d’être dépressif. Non, ce n’est pas juste un truc de tristounets. Ce n’est pas juste une bonne grosse flemme nostalgique de laquelle on pourrait se sortir, grâce à un bon coup de pied aux fesses. C’est un vrai truc qui nécessite de l’aide.
Coline rassure non seulement ceux qui sont touchés par la dépression, mais aussi les autres. Vous, nous. En diffusant cette vidéo, elle contribue à briser un tabou toujours solide. Celui qui entoure ces maux impalpables. Celui qui nous crie qu’on est faibles et qu’on a «des problèmes» si on a besoin de voir un psy pour mieux gérer sa petite vie.
Elle nous dit qu’on a le droit d’aller mal.
Elle nous assure qu«il n’y a pas de petite douleur». Oui, il y aura toujours des gens qui vivront pire que nous. Et? «Il n’y a aucune échelle de valeur sur la santé mentale».
Vous avez compris le message. Tout ça, c’est ok. Vous êtes ok. Avec vos angoisses, vos larmes, vos noeuds, vos ras-le-bol et vos découragements. Ecoutez-vous, acceptez-vous.
Et parlez-en. Si vous ne trouvez pas les mots, un emoji «caca triste» pourrait peut-être bientôt vous servir d’amorce (comme le souhaiterait une organisation britannique de santé mentale). Non, ça c’était pour tenter de vous faire sourire. Il y aura toujours quelqu’un pour vous écouter. Promis. Basta, la honte. Basta, le jugement. D'accord?