Ciotti-Pécresse. Ces deux noms sont sortis en tête ce jeudi après-midi du premier tour de la primaire devant désigner le ou la candidate qui représentera le parti Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle française. Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin sont éliminés.
Le grand vainqueur sera connu ce samedi déjà, à 14h30, au terme du second tour. Et ce sera soit Eric Ciotti, soit Valérie Pécresse, premier et deuxième aujourd’hui avec respectivement 25,59% et 25% des voix. Barnier, Bertrand et Juvin suivant dans l’ordre avec 23,93%, 22,36% et 3,13% des suffrages exprimés. La primaire LR est «fermée». Seuls les 140 000 adhérents au parti à jour de cotisation peuvent y participer.
Le scénario de la précédente primaire présidentielle LR, alors ouverte à tout Français qui souhaitait y prendre part et qui incluait le centre, en quelque sorte, se répète. Comme en 2016, c’est la droite dure qui l’emporte, à l’époque François Fillon face à Alain Juppé, qui passait pour modéré. Et comme en 2016, celui qui pointait en tête pour la droite dans les sondages de la présidentielle proprement dite (exercice difficile pour une primaire dont il est ardu de dégager un panel), Xavier Bertrand – Alain Juppé il y a cinq ans – reste sur le carreau.
Sachant la base votante LR très peu centriste, et même tentée par Eric Zemmour chez les partisans de François Fillon, c’est à droite toute que les cinq candidats à la candidature se sont affrontés au cours des quatre débats mis sur pied pour les départager. A ce jeu-là, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, connu pour ses positions «droitardes», et Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui avait pris ses distances avec LR avant de réintégrer le parti pour pouvoir concourir à la primaire, ont été les plus en pointe, faisant assaut de propositions «chocs» sur les thématiques de l’immigration, de l’islam et de la sécurité.
Il est temps maintenant de rassembler. Ou plutôt de faire les comptes. Et là, Valérie Pécresse part avec un triple avantage, soit les soutiens des trois perdants, qui appellent à voter pour elle face à Ciotti.
Les Républicains ont l’occasion historique de présenter une femme au suffrage des Français lors de l’élection suprême. A partir de là, tous les rêves sont permis pour Valérie Pécresse. Juriste de formation, cette ancienne ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011, réputée pour sa maîtrise des dossiers, engagée contre l’islamisme, l’indigénisme et pour la laïcité, peut incarner ce virage à droite auquel semble aspirer une majorité de Français, tout en présentant un profil «républicain», en d’autres termes, acceptable.
Un atout face à Eric Zemmour, mais peut-être pas suffisant face à Marine Le Pen au premier tour. Dans l’immédiat, la logique comptable voudrait qu’elle soit victorieuse samedi.