Lundi, La Liberté a publié un courrier de lecteur qui plaidait l’humour en abordant ses émois face à des «collégiennes» et autres «nymphettes» dénudées. Le type avait les lunettes embuées face aux «chutes de reins» des «jeunes filles» et sa prose a fait un flop, parce qu’on est quand même en 2021, post #Metoo.
Un flop qui, depuis le début de la semaine, s’est considérablement envenimé.
Lundi: Publication de la lettre.
Ça vous semble normal de publier un courrier des lecteurs sexualisant des collégiennes, frôlant l'incitation à la pédocriminalité @laliberte?
— Camille Cantone (@CamilleCantone) April 12, 2021
Aux Pauls et aux "journalistes" de ce quotidien qui mettent en avant la vision de prédateurs, vous êtes des acteurs de la culture du viol. pic.twitter.com/n2gjdUGU1o
Mardi: Serge Gumy, rédacteur en chef de La Liberté, se défend du choix de son équipe, via Facebook, en plaidant la légalité, le débat et la liberté d’expression.
Mardi après-midi: Des dizaines de manifestants de plusieurs associations (Grève féministe Fribourg, Extinction Rébellion et Mille Sept Sans) ont clamé leur indignation devant les locaux du quotidien, armés de pancartes, sous les flashs de la RTS venue capter l’événement.
Mardi soir: Serge Gumy a exprimé ses profonds regrets dans un édito publié en ligne. S’il plaide toujours être resté dans le cadre de la légalité, il concède néanmoins être «désolé envers celles et ceux qui ont été révulsés de sentir le corps de jeunes filles ainsi sexualisé».
Mercredi: Deux voitures de la rédaction, stationnées à Bulle ont été affublées des mentions «violeur» et «collabo du viol». Les auteurs des tags ont revendiqué leur méfait dans un e-mail. Ils ont demandé des excuses pour la publication du courrier (survenues la veille, donc) et menacent de recourir à «des méthodes plus radicales» si excuses il n’y avait pas.
La Liberté a porté plainte pour diffamation, injures et dommages à la propriété, tandis que l’affaire continue de déchaîner les passions sur les réseaux sociaux.