Selon les données dévoilées par le Conseil fédéral jeudi, l'objectif visant à diminuer considérablement le trafic de camions à travers les Alpes n'est pas atteint.
Pourtant, en termes de chiffres purs, la part du rail face au transport routier «a atteint sa valeur la plus élevée en 25 ans», indique le Conseil fédéral jeudi. En effet, le nombre de courses de camions est «descendu à 900 000 par an».
En une phrase, le rapport sur le transfert du trafic éclaire la situation:
Le rapport du gouvernement constate que «la pollution atmosphérique dans l’espace alpin ne cesse de baisser par rapport aux valeurs-limites légales en vigueur. Cela montre l’amélioration des caractéristiques d’émission des véhicules». Le bruit du fret ferroviaire a également pu être diminué constamment grâce aux mesures d’assainissement phonique.
«Le fret routier lourd continue de représenter une part importante des émissions de substances polluantes, en particulier les oxydes d’azote (NOx) et la suie», explique le rapport qui relève notamment que:
Ce n'est pas encore très clair. Mais on peut diviser les choses en deux fronts.
D'abord, la Confédération compte employer l'outil fiscal (comment, ce n'est pas encore déterminé). Il s'agit des fameuses redevances sur le trafic des poids lourds (RPLP). Aujourd'hui, elles sont calquées sur les normes européennes, dites «normes EURO». Ces dernières visent à réduire les polluants atmosphériques. «Cela a contribué à ce que les transporteurs modernisent leurs flottes de camions», assure Berne.
Alors que propose le Conseil fédéral pour améliorer les choses? C'est peu clair. Il dit qu'il vise «une réorientation progressive de la RPLP en fonction des émissions de CO₂ des véhicules» avec pour objectif de renforcer la protection climatique. De plus, «il entend clarifier pour combien de temps les véhicules à propulsion alternative (électriques, à hydrogène) seront exemptés de la RPLP». Dans les faits, les autorités fédérales vont donner du travail à l'Administration. Charge à cette dernière de potasser un projet d'ici... le premier semestre 2023.
En Suisse, il existe la chaussée roulante (CR). Cette dernière permet de transporter, par le rail, des camions entiers à travers le pays. Le CR est soutenu financièrement par la Confédération, mais ce dernier expirera à la fin de 2023.
La solution? Le Conseil fédéral propose de prolonger ce financement jusqu’en 2028, à raison de 20 millions de francs par an. Le matériel roulant actuel pourra continuer d’être utilisé sans requérir d’investissements majeurs, et les offres en transport combiné non accompagné pourront être renforcées. Le subventionnement de la CR cessera fin 2028.
Le rapport sur le transfert 2021 montre que certains instruments et les mesures liées au transfert déploient déjà leurs effets:
Cette évolution est encore favorisée depuis la mise en service du tunnel de base du Ceneri et du corridor 4 m sur la ligne ferroviaire du Saint-Gothard. Verdict? Cela fonctionne. Au cours des premiers mois de cette année «divers opérateurs ont acquis 25% de clients en plus dans le domaine des transports à grand gabarit».