Quelques dizaines de soutiens au militant russe et opposant politique à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, se sont réunis sur la place de Plainpalais à Genève, mardi soir. Watson y a rencontré Olga Baranova, militante et membre du Parti socialiste. Interview express.
Pourquoi il est important de manifester aujourd’hui à Genève?
Parce que tout le monde regarde Genève ces jours. Ce grand moment de haute diplomatie, c’est une occasion unique de rappeler que la Russie n’est pas une démocratie imparfaite comme certains le pensent ici. C’est un régime autocratique extrêmement répressif:
Quant à Alexeï Navalny, c’est le symbole de la répression en Russie, car il y a là bas énormément d’opposants au régime qui sont emprisonnés ou tués.
Estimez-vous pouvoir être davantage entendus aujourd’hui, même si la manifestation n’a pas rassemblé beaucoup de monde?
Clairement. Il y avait de nombreuses télévisions de plusieurs pays du monde. Il y a déjà eu par le passé plusieurs manifestations sur le même sujet à Genève, sur la place des Nations notamment, et il n’y avait quasiment pas d’écho médiatique. Aujourd’hui, c’est très différent.
🇺🇸🇷🇺 As @JoeBiden & Vladimir Putin prepare to meet in Geneva, supporters of @navalny unveil a banner which is quickly removed by Swiss police.
— Mark Stone (@Stone_SkyNews) June 16, 2021
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L’«affaire Navalny» touche aux droits fondamentaux. Or, aujourd’hui, on ne voit pas de personnalités suisses ou genevoises. Comment l’expliquer?
Je pense que peu de monde en Suisse est vraiment sensibilisé aux problèmes que pose la façon dont Alexeï Navalny est traité par le régime russe, même dans les mouvements progressistes. Il y a beaucoup d’idées reçues sur la Russie, ce qui limite l’engagement. Aussi, en Suisse, la diaspora russe est peu organisée et politisée. De plus, elle est également plus réticente à la mobilisation.
Le canton de Genève a décidé de vous «cantonner» sur la place de Plainpalais, loin du centre névralgique du sommet et, donc, du regard du plus grand nombre. Un problème?
C’est très rassurant que cette manifestation puisse avoir lieu tout de même. Il manque toujours UN acteur dans ce genre de haute diplomatie: La société civile. Il est indispensable de faire entendre sa voix.