Une femme afghane se retrouve confronté à un membre de l'armée des talibans.Image: EPA
Le chef de l'ONU veut mettre tout en œuvre pour que l'Afghanistan puisse être gouverné avec paix et stabilité, et que les droits des citoyens soient respectés.
10.09.2021, 06:1110.09.2021, 17:19
Le secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), António Guterres, a plaidé jeudi lors d'un entretien avec l'Agence France-presse (AFP), en faveur d'«un dialogue» continu avec les talibans en Afghanistan. Il faut éviter une «dégringolade économique» avec «des millions de morts», ajoute-t-il.
«Notre devoir, c'est d'étendre notre solidarité à un peuple qui souffre énormément, où des millions et des millions risquent de mourir de faim»
António Guterres, chef de l'ONU.
Eviter une «dégringolade économique» à tout prix
Selon le chef de l'ONU, il faut à tout prix éviter une «dégringolade économique» en Afghanistan. Sans évoquer une levée des sanctions internationales et un déblocage des fonds afghans gelés dans le monde, il a estimé que des «instruments financiers» pouvaient permettre de maintenir à flot le pays et de permettre à l'économie de «respirer».
«Est-ce qu'il y a des garanties pour la communauté internationale d'être servie en retour en matière de protection des droits des femmes et des filles? Non, la situation est imprévisible et, parce qu'elle est imprévisible, il faut engager la discussion avec les talibans si l'on veut que l'Afghanistan ne soit pas un centre de terrorisme, si l'on veut que les femmes et les filles ne voient pas se perdre tous les droits acquis pendant la période précédente, si l'on veut que les différents groupes ethniques puissent se sentir représentés»
António Guterres, chef de l'ONU.
Un certain levier à la communauté internationale
Interrogé sur les risques que le scénario afghan se reproduise au Sahel, António Guterres a affirmé craindre son «impact psychologique et réel». «Il y a un vrai danger.» Des groupes terroristes au Sahel «peuvent se sentir enthousiasmés avec ce qui s'est passé en Afghanistan et avoir des ambitions au-delà de ce qu'ils pensaient il y a quelques mois», a-t-il jugé.
«Jusqu'à présent, dans les discussions que nous avons eues, il y a au moins une réceptivité pour discuter. Nous voulons que le pays puisse être gouverné en paix et stabilité, avec les droits des gens respectés. De leur côté, les talibans veulent être reconnus, que les sanctions soient abolies, veulent un appui financier et cela donne un certain levier à la communauté internationale»
Le chef de l'ONU a aussi souligné «une chose nouvelle dans le monde qui est très dangereuse»: voir des «groupes fanatisés, avec une idéologie où la mort par exemple est désirable, des groupes disponibles pour tout faire», affronter des «armées qui se désintègrent». (ats/jch)
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