La Chine est en pleine expansion sur Twitter. Une poussée virtuelle alimentée par une véritable armée de faux comptes qui partagent depuis de longs mois, par dizaines de milliers de fois, la communication des diplomates chinois et des médias d'Etat. C'est une enquête menée pendant sept mois par l'Associated Press (AP) et l'Oxford Internet Institute qui le révèle mardi. Rappelons que Twitter (tout comme Facebook) est interdit en Chine.
Des faux comptes, mais pas que: Liu Xiaoming, qui a récemment quitté son poste d'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, seraient selon AP l'un des artilleurs les plus actifs et performants du parti communiste, dans les tranchées de cette guérilla virtuelle. Une preuve? Il a rejoint Twitter en octobre 2019, au moment où des dizaines de diplomates chinois se lançaient sur Twitter et Facebook. Il a aujourd'hui 120 000 followers.
很荣幸被任命为中国政府朝鲜半岛事务特别代表🇨🇳
— 刘晓明Liu Xiaoming (@AmbLiuXiaoMing) April 12, 2021
中国始终致力于维护半岛和平稳定,致力于通过对话协商解决问题,致力于并行推动实现半岛无核化与构建半岛和平机制,主张“分阶段、同步走”均衡解决各方关切。 pic.twitter.com/QapnoeJup6
Toujours selon cette enquête, rien qu'entre juin 2020 et février 2021, ses messages visant principalement à «démonter les clichés anti-Chinois en Occident» ont été partagés à 43 000 reprises. La plupart du temps par des comptes qui n'existent pas.
Si Twitter a déjà fait un grand nettoyage et promet de «continuer à le faire», la propagation ne semble pas s'arrêter pour autant. Au total, AP et l'Oxford Internet Institute ont identifié 26 879 comptes qui ont réussi à retweeter des diplomates chinois ou des médias d'Etat près de 200 000 fois avant d'être suspendus.
Enfin, l'enquête n'a pas été en mesure de déterminer si les faux comptes en question étaient officiellement sponsorisés par le gouvernement chinois. (fv)