A l'approche de l'hiver, se vêtir à coups d'écharpe et de bonnet apparaît comme le premier réflexe qui viendrait à l'esprit de tout humain normalement constitué. Mais peut-être qu'on se trompe, depuis le début. C'est du moins ce que révèle la dernière étude sur le sujet publiée dans le British Journal of Social Psychology en octobre 2021.
Un groupe de six chercheuses américaines affirment que les femmes «légèrement vêtues» sont moins susceptibles d'attraper la crève par rapport à celles qui portent davantage de vêtements.
Ce rapport, intitulé Quand paraître chaude ne signifie pas attraper froid (2021), fait suite aux nombreuses affirmations de la rappeuse américaine Cardi B après les critiques faites sur ses tenues affriolantes. Dans la majorité de ses sons, l'ex-strip-teaseuse exhorte qu'une «hoe never get cold». Traduction exempte de vulgarités: une «fille sexy n'attrape jamais froid». Pour évaluer la théorie de l'interprète de Bodak Yellow (2018), Roxanne Felig, l’une des co-auteures de l'étude, a expliqué le processus de l'étude sur TikTok:
Les résultats ont montré que les femmes habillées de façon légère et sexy supportaient autant le froid que celles portant des vêtements plus chauds.
Sur TikTok, la chercheuse diplômée en psychologie sociale a indiqué que ce phénomène s'alignait dans une démarche dite «d'objectification». Selon elle, lorsque des personnes adoptent un regard externe sur elles-mêmes - et donc s'objectifient - la quantité de ressources cognitives disponibles pour évaluer leurs états internes diminue.
En clair, plus quelqu'un serait préoccupé par son apparence externe, moins il se concentrerait sur le processus interne de son corps. Lequel comprend notamment le ressenti du froid ou de la faim.
Cette conclusion a d'ailleurs été théorisée en 1997 par les psychologues américaines Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts, rappelle Roxanne Felig. Le temps serait-il ainsi venu d'ajouter Cardi B à la liste des plus grandes théoriciennes? (mndl)