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En Tunisie, Kaïs Saïed résonne avec violation des libertés

Violation des libertés et risques de dérives, le point sur la crise en Tunisie

Le Premier ministre s'est dit prêt à céder le pouvoir au futur chef de gouvernement désigné par le président. Ce dernier a suspendu, dimanche, le Parlement.
27.07.2021, 06:4827.07.2021, 16:29
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L'armée surveillait, hier, l'entrée du Parlement tunisien.Image: sda

Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi s'est dit prêt, lundi, à céder le pouvoir au futur chef de gouvernement désigné par le président Kaïs Saïed. Ce dernier a suspendu dimanche le Parlement, projetant dans l'inconnu la jeune démocratie en crise depuis des mois en Tunisie, le résumé ici 👇.

Mouvements sur le front politique

«J'assurerai la passation des pouvoirs à la personnalité qui sera désignée par le président de la République»
Hichem Mechichi, le Premier ministre tunisien

Le parti au pouvoir, Ennahdha, qui soutenait Hichem Mechichi, avait qualifié les mesures prises par Kaïs Saïed de «coup d'Etat».

Le président a, par ailleurs, limogé, lundi, le ministre de la Défense Ibrahim Bartagi et la porte-parole du gouvernement Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et ministre de la Justice par intérim.

Deux camps se font face

  • Ennahdha, principal parti au Parlement, a fustigé «un coup d'Etat contre la révolution et la constitution». Son chef de file Rached Ghannouchi a campé douze heures durant lundi devant le Parlement bouclé par l'armée, pour en réclamer l'accès.
  • En revanche, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), influente centrale syndicale, a estimé que les décisions de Kaïs Saïed étaient «conformes» à la constitution, tout en appelant à la poursuite du processus démocratique.

Atteintes aux libertés

Selon Ennahdha, le bureau du Parlement, réuni en dehors du siège Parlement, a appelé l'armée et les forces de sécurité à «se placer du côté du peuple et à remplir leur rôle de protection de la constitution».

La crainte d'un retour en arrière sur les libertés a été accentuée après la fermeture, lundi, du bureau de la chaîne qatarie Al-Jazira à Tunis par des policiers, sans décision de justice ni explications. Amnesty International et Reporters sans frontières ont condamné cette fermeture et appelé les autorités à garantir la liberté d'expression.

En fin de journée, la présidence a annoncé que le couvre-feu nocturne officiellement instauré pour lutter contre le Covid-19 avait été étendu de deux heures, désormais de 19h à 6 heures. Elle a aussi interdit des rassemblements de plus de trois personnes. Le pays de douze millions d'habitants a enregistré officiellement plus de 560 000 cas de Covid-19, dont plus de 18 000 décès.

Début d'une sortie de crise?

Signe d'un début de concertation, le président Kaïs Saïed a rencontré, lundi soir, les représentants de l'Union générale des travailleurs tunisiens, de la ligue des droits de l'homme et du patronat, des acteurs qui avaient tiré la Tunisie d'une précédente crise en 2013.

«La situation a atteint un stade inacceptable dans toutes les institutions de l'Etat», a déclaré Saied à l'issue de cette réunion pour justifier ses décisions, évoquant «la corruption».

«Je rassure les Tunisiens que l'Etat est là et il n'est pas question de porter atteinte aux droits et libertés»
Kais Saied, président tunisien

Pour l'analyste d'International Crisis Group Michael Ayari, «il y a un objectif de restaurer l'efficience de l'Etat, mais il faudra s'assurer d'impliquer un large nombre d'acteurs». L'expert complète:

«On est dans l'inconnu, avec un risque de dérives y compris sanglantes»

Inquiétudes à l'international

Les développements en Tunisie, pays souvent représenté comme le seul où a réussi le Printemps arabe, ont suscité l'inquiétude à l'étranger. La France a dit souhaiter un «retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions». Elle a appelé à éviter toute violence, tandis que les Etats-Unis, «préoccupés», ont appelé au «respect des principes démocratiques». (jah/ats)

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