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Une affaire de famille et de god ceinture

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Une affaire de famille et de god ceinture

17.03.2021, 11:2919.03.2021, 18:59
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...fait une entrée hyper stressante dans la trentaine, avec son lot d'expériences foireuses. Aussi spontanée et délurée que névrosée, Pénélope fait ce qu'elle peut pour dealer avec l'existence et sa dose de paradoxes. Tout comme vous! Comme elle en connaît un rayon sur les déboires amoureux, vous pouvez également lui poser vos questions les plus intimes. Elle vous répondra directement toutes les semaines. Et, n'ayez crainte, comme elle, vous resterez anonyme.
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J’ai rencontré Sarah sur internet. Elle était plus jeune que moi et cette histoire m’a tout de suite semblé être une mauvaise idée. Mais vu que je n’avais jamais fait dans les jeunes, je me suis dis «pourquoi pas?». Même si elle était majeure, elle me donnait l’impression de se taper une crise d’adolescence à retardement, en étant en conflit perpétuel avec ses parents. Au début, ça m’amusait, j’avais l’impression de me revoir à son âge. Je n’avais que quelques années de plus, mais à cette période de l’évolution, ça paraît toute une vie.

On se voyait la plupart du temps dans sa colloc’, en ville. Sarah était roots. Débraillée. Elle ne quittait jamais son sarouel, ni son keffieh, été comme hiver. Fumeuse de joints. Elle trainait toujours avec un ou deux cassos des environs et se baladait sans cesse avec son Doberman, histoire de se donner un genre. Ce qui l’emmerdait toujours pour aller au resto ou faire des trucs normaux de couple. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle comptait faire de sa vie, elle mouillait toujours dans des plans craignos dont elle me parlait, toute excitée, comme de la meilleure idée du monde. J’étais alors plongée dans le rôle de la rationnelle moralisatrice et précautionneuse du truc. C’est pas le profil dans lequel je me sens le plus à ma place...

Quand elle a voulu m’embarquer dans sa famille, pour le week-end, je me suis tout de suite dit que c’était une idée à la con. Aucune envie d’aller me perdre dans sa cambrousse, chez des gens dont je doutais qu’ils auraient envie de m’accueillir la bouche en cœur, vu l’attitude provocatrice de Sarah. Mais bon, allez savoir pourquoi, j’ai suivi le mouvement et je me suis retrouvée dans cette ferme rénovée au milieu de la famille Ingalls, avec ses 15 chiens et 3 vaches et son armée de marmots. Le pire, c’est que Sarah était l’aînée, la grande sœur. Le modèle. Les pauvres gosses n’étaient pas dans la merde.

Comme je m’y attendais, la rencontre avec les parents a été hyper froide. Ils m’ont regardée comme si j’étais une dégénérée qui avait détourné leur fille du droit chemin. Comme si je représentais tout ce qu’ils détestaient chez elle. Ouais, vraiment, riche idée que de me pointer là-bas!

Mais tout ce bordel semblait tout à fait satisfaire Sarah, qui conservait son sourire narquois en permanence. Le soir, alors qu’on commençait à coucher ensemble, elle a insisté pour que je la prenne par derrière avec un god ceinture. Putain, j’avais jamais fait un truc pareil, et encore moins avec une «gamine», dans la chambre juste au-dessus de celle de ses parents! Elle a fait tellement de bruit que je m’attendais à voir son père débarquer avec un fusil de chasse. Mais j’ai continué à suivre la cadence et personne n’est mort ce soir là.

C'est pas faute d'avoir de l'expérience dans les trucs chelous...

Je vous dis pas l’ambiance, le matin suivant, à la table familiale du petit-déjeuner. J’ai vite compris, dans le regard de sa mère, que tout le monde nous avait entendues. Je crois que je n’ai jamais été aussi mal à l’aise de ma vie. Contrairement à Sarah, qui semblait assez fière de sa performance. Je me suis rendue compte que j’étais utilisée comme un vulgaire objet de torture. Plus question d’essayer de faire la conversation à mes futurs-ex-beaux-parents, ni de tenter de détendre l’atmosphère: il s’agissait désormais de se tirer d’ici le plus vite possible, en priant pour ne pas avoir traumatisé les enfants. J’ai laissé Sarah à sa famille et j’ai filé à la gare du bled, comme une junkie en manque de l’air crasseux de la ville, sans me retourner.

Notre histoire s’est terminée peu après cet épisode. J’avais fini par réaliser qu’il était temps d’avancer, et non de retourner en arrière. Et puis, contrairement à Sarah, j’avais fini par comprendre que c’était pas si fun que ça de faire chier ses parents.

Je n’ai jamais eu de nouvelles de Sarah. Je ne sais même pas si elle sort toujours avec des femmes ou si, ça aussi, ça faisait partie de son plan de sabotage de sa relation mère-fille. Depuis, je ne me tape que des gens plus vieux que moi et c’est beaucoup moins dangereux.

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penelope.page@watson.ch

Voici à quoi je ressemble, à quelques détails près: j'ai laissé tomber les tresses.
Voici à quoi je ressemble, à quelques détails près: j'ai laissé tomber les tresses.pc
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