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Le présentéisme, un tueur de performances: fais quelque chose!

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Image: Flavia Korner
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Le présentéisme, un tueur de performances: fais quelque chose!

La pression au travail augmente. C'est ce que montre le Job Stress Index, une enquête représentative réalisée par Promotion Santé Suisse auprès des salariés. Conséquence: les performances professionnelles diminuent. Un désastre pour l'employeur et les salariés. Comment y remédier? Nina Zumstein, experte en gestion de la santé en entreprise, donne des conseils pour trouver de l'énergie dans le travail quotidien au lieu de la gaspiller.
29.12.2021, 11:4029.12.2021, 11:57
Larissa Speziale
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Tu connais peut-être la situation: tu viens de vivre une période de travail intense. Il a fallu te donner à fond pendant plusieurs semaines. Les choses se sont calmées depuis, mais tu te sens épuisé. La pression est retombée. Malgré tout, tu te sens insatisfait et tu ne fais pas grand-chose. Dans le meilleur des cas, tu te ressaisis peu de temps après et tu continues de travailler. Dans le pire des cas, tu restes improductif pendant un certain temps. Imagine que la phase intensive dure des mois ou des années. Il peut en résulter que, tout à coup, plus rien n’aille.

Quelle que soit l'ampleur de la phase improductive, ce phénomène, qui s'appelle le présentéisme, génère en Suisse jusqu'à cinq milliards de coûts par an. Dans la plupart des cas, le présentéisme est la conséquence d'une charge de travail trop importante. Lorsqu'une personne est absente de son travail sans raison apparente, on parle d'absentéisme. Ce phénomène génère à son tour environ deux milliards de coûts. Le stress peut non seulement rendre malade, il est aussi à l'origine d'accidents.

La Suva estime que le stress lié au travail joue un rôle déterminant dans environ 17% des accidents. Entre 2014 et 2020, les contraintes au travail ont augmenté, tendance constatée par le Job Stress Index. Régulièrement établi par Promotion Santé Suisse, la Haute école zurichoise des sciences appliquées et l'Université de Berne, il analyse un échantillon représentatif d'environ 3000 actifs.

L'enquête «Baromètre du bon travail» menée par la Haute école spécialisée bernoise et l'organisation faîtière des travailleurs «Travail.Suisse» observe la même tendance.

Selon cette enquête, en 2021 près de 45% de l’ensemble des salariés se sont sentis souvent stressés par leur travail.

Le Job Stress Index ne mesure pas seulement les défis des travailleurs, mais aussi leurs ressources. La perception que l’on a du stress est individuelle. Il s’agit du déséquilibre perçu entre la charge de travail et les ressources.

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nina zumstein

Nina Zumstein connaît par cœur les chiffres de l'enquête. Responsable du projet «Gestion de la santé en entreprise» pour Promotion Santé Suisse, elle envisage le problème, mais aussi les nombreuses solutions possibles. Une qualité importante pour être armé contre le stress.

Nina, qu'est-ce qui affecte les travailleurs en Suisse?
Sur le fond, c'est très individuel. Cependant, nous constatons certaines contraintes dans tous les domaines professionnels. En premier lieu, la pression du temps. Les conflits avec les supérieurs ou les collaborateurs sont souvent encore plus pénibles. Cependant, le degré d'intensité du stress dépend des ressources dont on dispose pour y faire face.

Que veux-tu dire?
Si l'on est bien soutenu à son travail, par exemple par son équipe et son supérieur hiérarchique, on perçoit la pression du temps comme moins pesante. Si plusieurs contraintes surviennent en même temps - par exemple la pression du temps en plus de conflits au sein de l'équipe - le stress ressenti est nettement supérieur. La vie privée joue également un rôle.

«Si tout va bien, on est plus enclin à supporter que si quelque chose ne va pas à la maison»

Qu'est-ce qui rend les salariés plus forts?
L'estime joue un rôle important, qu'elle vienne des supérieurs, des collègues ou des clients. La marge de manœuvre est également importante. Tant que l'on peut avoir une influence sur les choses, on est prêt à assumer certaines pressions. Quand on voit le sens de son travail, on a les reins solides. Savoir que l'on fait quelque chose d'utile donne un sentiment positif.

C'est évident. J’ai toutefois peu de prise sur ces facteurs. Indépendamment des conditions de travail, comment puis-je m'armer contre le stress en tant que salarié?
Il est très important de bien te connaître et de savoir ce qui te pèse et ce qui te fait du bien. Une autre mesure de prévention consiste à faire en sorte d’avoir suffisamment de repos. Si possible, tu dois faire des pauses pendant la journée. Après le travail, il faut t'aérer la tête, te déconnecter, te détendre. Le sport, le plaisir ou de bonnes conversations peuvent être tout aussi reposants.

Que faire lorsque je me sens stressé?
Tout d'abord, tu dois déterminer ce qui te stresse exactement. Ensuite, tu peux réfléchir à ce que tu peux changer. Puis, il te faut prendre les choses en main. Il est important de percevoir les signes et de réagir. As-tu trop de travail? Parles-en et demande de l'aide. Les Suisses ont du mal à faire ces deux choses. Parler du stress aide beaucoup. On est ainsi moins seul pour y faire face. Te sens-tu trop peu valorisé? Réfléchis à la manière dont tu pourrais traiter les autres en les valorisant. Ceci déclenche souvent une spirale positive. Te sens-tu dépassé professionnellement? Dans ce cas, une formation continue peut t'aider.

Qu'est-ce qui démotive?
Quand on ne voit pas le sens d'une tâche. C'est souvent le cas pour les tâches vides ou administratives. Un exemple actuel dans le domaine des soins: la plupart du personnel infirmier font leur travail parce qu'ils apprécient le contact avec les patients. Compte tenu de l’augmentation de la charge administrative, il leur reste moins de temps pour cela.Le premier facteur de démotivation est une mauvaise relation avec le supérieur hiérarchique.

«Certaines études (par exemple l'enquête internationale Gallup) montrent que dans 75% des démissions, la relation avec le supérieur hiérarchique a joué un rôle»

Comment rester motivé et productif?
Le travail en lui-même peut être une excellente ressource. On apprend de nouvelles choses, on a des contacts sociaux, des expériences de réussite, une journée structurée et on fait quelque chose d'utile. Pour que le travail soit vraiment bénéfique, tu dois voir le sens derrière ton travail. Une étude de l'université de Zurich montre que c'est le cas lorsqu’on peut utiliser ses propres forces. La règle est toujours la même: quand on se connaît, on connait ses points forts. Si tu les utilises de manière consciente dans ton travail quotidien, tu as tout à y gagner.

Tu trouveras d'autres conseils pour rester en bonne santé psychique sur dureschnufe.ch.

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