Le nouvel «Astérix et Obélix. L'Empire du Milieu», réalisé par Guillaume Canet, sort ce mercredi. Pour la première fois de la série, le film n'est pas adapté d'un album, laissant au réalisateur et aux co-scénaristes (qui ont écrit Les Tuches) une plus grande liberté narrative, au risque de perdre l'essence même de l'univers d'Astérix et Obélix et de certains personnages.
Mais commençons par le commencement:
Une introduction tirée des bandes dessinées et récitée dès les premières secondes du film. Rapidement, l'histoire est posée: Astérix (Guillaume Canet) et Obélix (Gilles Lellouche) doivent se rendre en Chine pour libérer l'impératrice (Linh-Dan Pham), enfermée après un coup d'Etat. Ils sont accompagnés de sa fille, la princesse Fu Yi (Julie Chen) et de Graindemaïs (Jonathan Cohen). Mais Jules César (Vincent Cassel) est lui aussi sollicité pour venir en aide à ceux qui souhaitent garder le pouvoir dans l'Empire du Milieu. Qui remportera la bataille finale? Suspens.
Les minutes passent, mais l'alchimie ne prend pas. La veille, je riais aux éclats devant le film culte «Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre», écrit et réalisé par le génie Alain Chabat, dont les références sont d'ailleurs flagrantes et récurrentes dans ce nouvel opus. La musique italienne et le ralenti lorsque Astérix voit la princesse Fu Yi pour la première fois, par exemple, ou les cris de Cléopâtre (Marion Cotillard) qui s'engueule avec Jules César, dans la première scène où elle apparaît.
Mais aujourd'hui, assise au cinéma sur mon siège 4DX qui me donne des coups dans le dos et m'envoie de l'air dans la figure, je ne ris plus. Et ça se comprend:
Subtile.
Je suis aussi triste, car je ne retrouve pas l'univers de la bande dessinée de mon enfance. Le druide Panoramix n'est pas très futé, lui qui devrait être l'homme le plus intelligent du village. Et Astérix nous informe d'entrée de jeu qu'il ne souhaite plus manger de la viande parce que c'est mauvais pour la santé. Il se questionne aussi sur les bienfaits de la potion magique (comparée «subtilement», tout au long du film, à de la drogue) et sur laquelle «ils n'ont pas assez de recul». Oh! On ne touche ni aux sangliers, ni à la potion magique! C'est culte, c'est classique.
Et puis, ces références à l'actualité sont amenées comme un cheveu sur la soupe. Par exemple, sur le chemin qui mène en Chine, Jules César et son armée font une pause. Soudain, une femme entre dans la tente de l'empereur et se plaint que sa jupe est trop courte. Elle demande que ses tenues soient rallongées et ajoute: «Je veux qu'il y ait une réflexion sur la place des femmes dans la société romaine.»
Fin de la scène. Le but de ce dialogue dans le film? Aucune idée. Si je suis évidemment pour le fond, je suis toutefois contre la forme. Surtout si cela a pour objectif de «mieux faire passer» d'autres répliques sexistes, de la part de César notamment.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule scène qui semble avoir été «posée là», comme tombée du ciel, sans véritable plus-value pour le scénario. Certaines d'entre elles servent certainement juste à montrer le casting 5 étoiles: Orelsan, Angèle, McFly et Carlito, Bigflo et Oli, Zlatan Ibrahimović. J'apprécie la majorité d'entre-eux, mais on est au cinéma, bordel! Déjà que je n'arrive pas à me mettre dans le film, mais alors là, je suis carrément en meta position, entre YouTube et le Paléo.
J'aurais pas dit mieux.
Enfin, voilà. Assise sur mon siège au cinéma Pathé du Flon, à Lausanne, j'attends avec impatience le clap de fin et surtout, que mon dossier arrête de me frapper à chaque scène de bataille.
En tout cas, les enfants dans la salle semblent s'être éclatés. En effet, quand je leur demande ce qu'ils ont pensé du film, ils me répondent:
Les goûts et les couleurs.
«Astérix et Obélix: L'Empire du Milieu» est à voir au cinéma dès ce mercredi.