La croyance populaire page 1 des résultats de recherche Google voudrait que plus il fasse chaud, plus on ait envie de frotter nos summerbodies contre celui des autres. Mais ce n'est pas aussi simple.
Alors oui – comme le mauvais rosé – le sexe se consomme plus en été. Mais ce ne serait pas uniquement dû à la température. Il y a, en vrac:
D'ailleurs, si l'on se focalise sur les raisons météorologiques (le climasutra pour les intimes), la luminosité pourrait même avoir plus d'effet que la chaleur. N'en déplaise à celles et ceux qui préfèrent le noir complet.
Oui, parce que la lumière a un gros impact sur notre moral, ce qui stimulerait ensuite notre libido (est-ce pour cette raison que l'on dit que les vendeurs de luminothérapie se font des couilles en or? Non.).
Pour s'en convaincre, il suffit d'aller sur doctissimo.fr, pharmacie-de-clarens.ch, ou encore JeSuisUnÊtreDeLumière.shop.
(Je ne vous raconte pas mon historique de navigation après cet article. Un mélange d'ésotérisme et d'érotisme soft… On se croirait chez votre tante naturopathe qui organise une soirée sextoys.)
Quoi qu'il en soit, à ce stade, nous pouvons tout de même admettre que, globalement, l'été stimule notre libido. Parce que, déjà, c'est quand même possible, et parce que sinon ça fout en l'air mon hypothèse de départ.
Le questionnaire que j'ai créé pour l'occasion et fait remplir de manière TOUT À FAIT représentative, avec la méthode dite de «WhatsApp à des potes», le confirme:
Et surtout, concernant LA question qui nous réunit aujourd'hui (grâce à un titre aguicheur qui satisfait tout aussi bien vos instincts les plus primaires que les robots de Google).
La température moyenne à partir de laquelle il ferait trop chaud pour être chaud est de… roulement de suspense 36,6°C.
Mais il reste encore à confronter ce résultat à l'analyse de professionnels (du sexe pour commencer), que j'ai contactés. Voilà ce qu'ils m'ont (vraiment) dit:
Heureusement, Romy Siegrist, Sexologue clinicienne et Psychologue FSP, a accepté d'analyser cette question moins sérieuse que son statut de psychologue: «La réponse classique c'est «ça dépend». Pour certaines personnes, 25° c'est déjà trop chaud. Alors que d'autres vont être excitées par la moiteur. Le mieux est de trouver un ou une partenaire qui nous correspond dans l'érotisme en général.»
Au sujet de la flemme, elle explique: «En été, on va peut-être ressentir plus d'excitation. Mais ce n'est pas dit qu'on l'utilise forcément pour des rapports sexuels avec d'autres.»
Lorsque je lui annonce le résultat de 36,6°C, elle s'étonne: «Ah c’est assez haut, mais tant mieux! Ces personnes vont bien mieux gérer le réchauffement climatique. Elles ont encore quelques degrés de marge, à moins qu'elles aient de l'éco-anxiété.» Ce qui, on le rappelle, peut être très grave.
Un chiffre qu'elle explique avec une hypothèse intéressante: «Peut-être qu'au-delà de 36°, on est trop proche de la température corporelle. Alors que c'est la variation d'intensité dans les stimuli qui excite.»
Voilà donc pour le volet sexe. Mais qu'en est-il de la partie température?
Est-ce que la hausse des températures – avec la peur qu'elle peut engendrer – finira par être problématique?
Pour le savoir, serait-ce vraiment utile de déranger un chercheur spécialisé dans les questions climatiques – ancien vice-président d'un groupe de travail du GIEC – et professeur honoraire de l'Université de Genève (UNIGE)? Absolument.
Pour le climatologue, l'obstacle à la copulation n'est peut-être pas la température:
«La combinaison chaleur et humidité doit être encore plus déterminante. Car avec un fort taux d’humidité et un air chaud, on n’arrive plus à transpirer. Ce qui doit quand même mettre un frein à la libido!»
En résumé, pensez à bien vous hydrater et à baiser. Si vous en avez envie.
Parce que nous sommes encore un peu plus chauds que le climat. Et ce n'est pas avec ce début d'été pourri qu'on va retrouver des ventilateurs au rayon sex-toys.