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Squid Game: Êtes-vous prêts à mourir pour payer vos dettes sur Netflix?

Êtes-vous prêt à mourir pour éponger vos dettes?

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Image: Netflix
La série sud-coréenne «Squid Game» sur Netflix fait suer les comptes épargne et retourne les panses depuis sa sortie. Pourquoi? Parce que nous sommes tous vénaux, égoïstes, butés et allergiques à la pauvreté. En revanche, on aime le sang. Et ça tombe bien.
28.09.2021, 19:5729.09.2021, 16:05
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C’est fou comme l’argent (ou plutôt son manque) peut pousser l’être humain à entreprendre absolument n’importe quelle absurdité. En l’occurrence, mourir. (Vous allez comprendre très vite.)

«Squid Game» (오징어게임 en coréen), c’est le nouveau joujou qui tue (vraiment) de Netflix. Une sorte de Kinder Surprise dans lequel on aurait glissé une lame de rasoir. Une balle brûlée à laquelle on aurait vraiment foutu le feu. Une marelle dont le sol ne serait rien d'autre qu’une immense flaque de clous rouillés infestée de contrôleurs du fisc. (Vous avez compris la brutalité de cette nouvelle fiction de Hwang Dong-hyeok.)

Ah oui, encore une chose avant qu'on tape dans le gras: «Squid Game», ça veut dire «jeu du calamar» en français.

Un jeu de dupe dettes

C’est bien simple, après deux épisodes, vous pourriez vous surprendre à considérer les employés de l’Office des poursuites comme des gens plutôt affables au moment de vous tendre ce commandement de payer aussi lourd que votre irrécupérable existence. Ça ne rigole pas en Corée avec l’argent et le rang social. On exagère? A peine.

Imaginez que c'est l'Office des poursuites de Séoul.

Si «Squid Game» avait été une série suisse, elle aurait très bien pu se résumer ainsi:

456 citoyens criblés de dettes sont réunis volontairement (🙄) dans un FunPlanet construit comme un bunker à Kandersteg par Henri Dès, Pipilotti Rist et le sadique de Romont, pour y jouer à des jeux d'enfants mortels avec l’espoir surréaliste de remporter un sacré paquet de thune comme par exemple précisément 45,6 milliards de wons.
(Pour les moins réveillés, le won, étant donné que nous parlons d'une série sud-coréenne, c'est évidemment la monnaie officielle de la Corée du Sud.)
«Wow! Hunger Games à côté, c'est American Pie»
Vous, quand vous aurez eu la bonne idée de regarder «Squid Game»

Sans compter que la règle du jeu est d’une épouvantable dichotomie: tu gagnes, t’es riche, tu perds, tu crèves.

Et tout commence dans le métro👇

Le type a l'air plus sympa que ceux qui récoltent des signatures contre la dictature sanitaire à la gare de Lausanne, mais c'est un leurre.

Maintenant qu'une partie du pitch est vissée dans vos rétines rougies par l’effroi (et la curiosité malsaine), allons un peu plus loin dans l’exploration de cette formidable et horrifique bestiole sud-coréenne:

  1. Le jeu est mené par un grand méchant masqué et habillé tout en noir (comment souvent)
  2. Le jeu est surveillé par des moins grands méchants masqués et habillés tout en rouge
  3. Oui, on sait que le point 2 vous a fait furieusement penser à «La Casa de Papel», mais restez concentrés
  4. Le jeu est composé de gentils candidats pas masqués, mais flanqués d’un matricule carcéral cousu sur un survêt’ verdâtre de bobo au chômage.
  5. Les gentils candidats du point 4 vont très vite ne plus être si gentils (et nombreux) que ça. (Vous savez, l'argent, tout ça.)
Lui, c'est le héros. Un père d'une quarantaine d'années, sans thune, qui vit chez sa mère et offre souvent de la merde à sa fille pour son anniversaire. Il s'appelle Seong Gi-hun. Matricule 456.

C’est maintenant que «Squid Game» devient foutrement pervers. (Encore plus disons.) Le FunPlanet bunker, planté au sommet d’une île sud-coréenne, est paradoxalement dessiné sur une ligne graphique digne de «Charlie et la chocolaterie». Soyons francs, un être humain un tant soit peu équilibré s’attend plus volontiers à être malmené entre les quatre murs d’une geôle russe d’où pisse le moisi, que dans un Happy Meal géant surveillé par une immense fillette en carton-pâte.

Et c’est tout le génie de cette série: votre cerveau qui va presser sur play dès ce soir ne voudra pas admettre qu'on puisse risquer de crever en jouant à «1, 2, 3 soleil». Qu'on puisse troquer une corde à sauter contre un flingue. C'est inconcevable. Des jeux d'enfants, merde!

On pourrait aussi vous dépeindre «Squid Game» comme une formidable satire sociale épinglant l’intraitable société de surveillance consommation qui gangrène cette Corée du Sud, étranglée par le confucianisme et la K-pop, mais on n’est pas Télérama.

On préfère vous dire qu'

observer ces toquards jongler entre leur conscience, les cadavres et les liasses de wons est proprement insupportable (et donc délicieux).
Des losers en manque de wons, c'est cocasse.

Faut-il le rappeler? Ce bunker de Teletubbies en banqueroute n'est pas une prison et personne n'est coupable (en apparence). Ces 456 candidats dans des survêt' moches sont absolument cons consentants. Ils ont accepté de participer à une effroyable colonie de vacances durant laquelle l'odeur du sang et de l'argent se mêle sans bégayer à la couleur de l'innocence. (Oui, vous pouvez aimanter cette dernière phrase poétique sur votre frigo, mais payez vos factures et mettez un peu d'argent de côté, on ne sait jamais.)

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