Roulement de tambour pour les acharnés de l'univers Marvel: un nouvel entrant dans la sarabande bien (trop) fournie des nombreux héros. Moon Knight montre sa frimousse et vient castagner des divinités égyptiennes, lui, l'incarnation vivante de Konshu, dieu égyptien de la Lune. Séduisant sur le papier, hein?
Pour Steven (Oscar Isaac), la réalité n'est pas aussi badass que ça: des insomnies à répétition, des réveils qui piquent, un poisson avec une seule nageoire (c'est ballot), une mère qui ne décroche même pas le téléphone, un emploi loin d'être stimulant - vendeur de souvenirs, n'est-ce pas triste quand on y pense ? - Steven ferait mieux de barboter avec son poisson estropié.
C'est sa fragilité psychologique qui lui offrira un peu de piment dans sa vie ennuyeuse: un trouble dissociatif de l'identité bien marqué. Comme le nez au milieu de la figure, on pense directement à Fight Club (une version pseudo superhéroïque de Tyler Durden) ou encore Split qui nous balade entre réalité et délires psychologiques.
Si le premier épisode s'applique à marquer le dédoublement de la personnalité encombrante de Steven, ce lacis psychotique est sacrifié sur l'autel du divertissement à outrance. Moon Knight va aussi capitaliser sur le fameux humour éculé et marque de fabrique de Marvel.
Excepté les petites blagues «marveliennes», le premier épisode est plutôt bien torché. Les quelques scènes d'action fonctionnent bien. On peut déplorer les apparitions désincarnées d'un acteur de la trempe d'Ethan Hawke, mollasson dans la peau d'Arthur Harrow, fada et adorateur d'Ammit, la déesse égyptienne dévoreuse des morts.
Oscar Isaac, qu'on avait laissé désorienté face à Jessica Chastain dans Scenes from a Marriage, s'applique à faire le job, correct mais sans plus. Moon Knight aurait mérité un brin plus d'audace et aurait pu miser nettement plus sur le facteur psychologique - une caractéristique qui fait figure d'éternel absent chez Marvel. Mais au rayon des efficacités, on y trouve des scènes de bastons suggérées qui participent un peu à l'imagination du spectateur.
Moon Knight est, pour l'instant, un étage en dessous des productions sérielles telles que Wanda Vision ou encore Loki, diffusées dernièrement sur la plateforme. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, gageons d'attendre la suite des épisodes et notre jugement dernier s'aiguiser.
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