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Critique: «Tokyo vice» plonge dans l'univers fou des yakuzas

Shô Kasamatsu dans «Tokyo Vice», la série HBO qui plonge dans l'univers dangereux des yakuzas
Shô Kasamatsu dans Tokyo vice, la série HBO qui plonge dans l'univers dangereux des yakuzasImage: Photo numérique

Yakuzas et corruption, «Tokyo vice» plonge dans les bas-fonds du Japon

Cette série mafieuse estampillée HBO et diffusée sur Canal+, qui adapte librement les mémoires du journaliste Jake Adelstein, nous immerge à la fin des années 1990 dans un Tokyo sombre et incertain.
15.09.2022, 16:5215.09.2022, 18:07
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Dans les années 90, un «gaijin» (réd: étranger en japonais) du nom de Jake Adelstein est catapulté dans le plus grand quotidien japonais, le Yomiuri shimbun (retitré Meicho). Le natif du Missouri est le premier étranger à prendre place dans cette rédaction nipponne. Sa place sera dans la rubrique des faits divers, à fourrer son nez là où il ne faut (parfois) pas le mettre. Qu'importe, son obsession pour le milieu des yakuzas va rapidement le mener vers les hautes sphères et les tourments de la corruption.

Il ne veut pas écrire sur ce qu'il se passe en surface, mais sous la surface. La stricte vérité et rien que la vérité. Une envie de prendre la plume dans une jungle urbaine qui grouille de magouilles et de meurtres. Adelstein, dont la sérié est librement adaptée de son autobiographie Tokyo vice: an American reporter on the police beat in Japan (2009), va croiser le chemin d'un inspecteur, Hiroto Katagiri (Ken Watanabé) un vieux loup solitaire rompu à la traque des adeptes du crime organisé. Le journaliste passera son temps avec le flic pour prendre la température de l'aquarium tokyoïte. Une enquête qui lui fera rencontrer d'autres poissons, dont un en particulier: Samantha (Rachel Keller), hôtesse dans un club dirigé par un gang de yakuzas et «gaijin» elle aussi.

Shô Kasamatsu dans «Tokyo Vice», la série HBO qui plonge dans l'univers dangereux des yakuzas
Sato, le yakuza émotif. Image: OCS

Thriller néo-noir

Tokyo vice est de ce genre de série à combustion lente, à la mise en place délicate - excellent premier épisode en armant différents arcs narratifs - et facétieuse. Parfois harassant, parfois brillant, le scénario s'emploie à traverser le passé des différents protagonistes.

La série emprunte les sentiers familiers du film d'investigation et son style très procédurier, tout calquant la rigueur de la série gangster - les deux genres se nourrissant mutuellement. Un grand mélange de néo-noir, de thriller sanglant arpentant les rues illuminées d'un Tokyo ténébreux et vertigineux. Le premier épisode, dirigé par Michael Mann, plante le décor pour le reste de la série, de par son look, son rythme et son esthétisme. Tokyo vice soigne cette élégance visuelle couplée à une atmosphère romantique - comme une réminiscence du film Lost in translation.

Trio principal et effacement du passé

Un trio se forme et gravite autour de Jake, incarné par le comédien Ansel Egort, impeccable dans les baskets du journaliste impétueux. Outre Jake, il y a Samantha, l'hôtesse, et Sato, jeune yakuza un poil plus émotif que ses comparses, interprété par Shô Kasamatsu.

L'enquête, qui s’articule autour d'une myriade de suicides que Jake sent comme forcés, vous happe. Tokyo vice, sous son vernis cosmopolite, s'enfonce dans les abîmes de la corruption, et vous engage dans un récit empreint de fuite vers une nouvelle vie et d'effacement du passé pour ne plus jamais se retourner.

Tokyo vice est ce serpent, ce crime organisé qui s'apprête à cracher son venin, auquel le vieux briscard Ken Watanabe tente de tordre le cou accompagné de son brave reporter. Les sombres ruelles de la mégapole japonaise rugissent silencieusement et tiennent leurs promesses (pas toutes), mais le charme opère indéniablement.

«Tokyo vice» sera diffusée le 15 septembre sur Canal+.

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Video: youtube
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