Ingbritt Olofsson (Sandra Ilar) est sur le point d'accoucher d'un petit Clark. Le bambin qui refusait l'autorité dès sa naissance, a grandi et s'est mis comme objectif d'être le «meilleur des mauvais». Dans les années 60, la petite crapule qui courait après l'argent, qui tombait amoureux trop facilement des femmes, va devenir le gangster le plus notoire de l'histoire de la Suède.
La série est une radiographie de l'existence de ce criminel gouailleur, de l'enfance à ses faits les plus marquants. Un segment de vie furieux et rempli de magouilles, de vols, de blessures d'enfance. Le petit malin Olofsson va surtout devenir une icône mondiale: c'est lui qui a inspiré le syndrome de Stockholm.
Après un braquage raté en 1973 à Norrmalmstorg, c'est à lui que revient l'honneur d'être l'«inventeur» de cette sympathie développée par les victimes pour leur bourreau. Clark démarre à la racine et dégage un espace pour mieux descendre dans les abysses d'un personnage déglingué, rompu aux déceptions et à ce désir ardent d'une liberté obsessionnelle.
Dès le premier épisode, la cadence est effrénée et la photographie flaire bon les sixties. Ajoutez les vapeurs d'alcool, les gueules de bois successives, les femmes, les voyages et les flics qui le pourchassent; le compte est bon.
Un récit biographique – entre mensonges et vérités – porté par le talent de Bill Skarsgård, dans un rôle de sale type charmant qui lui va comme un gant. Le regard revolver, le sourire ravageur, des magouilles qui infusent la série durant six chapitres pour rendre Clark Olofsson... sympathique – à nous d'être victimes du syndrome de Stockholm.
Un énergumène attachant, au physique avantageux auquel la série rend hommage au chéri des médias suédois, au chouchou des Suédoises. Clark est une étude très personnelle du personnage, qui demande un investissement pour le spectateur. Clark Olofsson et son existence débridée en valent la peine.