Emily Engket est canadienne et travaille dans les locaux de watson à Zurich. Intriguée par cette Suisse coupée en deux par bien plus qu'une barrière de langue, elle s'est demandé ce que pensaient ses collègues, tant les «Welshes» que les «bourbines» sur ces deux peuples pourtant frères, mais si différents. Une main tendue vers l'autre, une caresse qui parfois prend des allures de claque, mais c'est parce qu'on est taquin.
Lors de sa série d'interviews, Emily a été surprise de voir à quel point ce sont plutôt les défauts que les qualités qui ont été énoncées. Surtout du côté romand où le Suisse allemand parait un peu rigide, avec des goûts gastronomiques douteux (en même temps pardon, mais c'est vrai) et une joie de vivre aussi présente qu'un dimanche pluvieux à Monthey (pardon, encore). Quant aux Alémaniques, bien qu'ils nous trouvent un brin arrogants et convaincus que nous sommes des Français déguisés, ils envient notre «bon vivre» sans doute issu de notre culture viticole et aidée par les quantités raisonnables d'éthanol que nous ingérons à grands coups d'apéros.
Pour Emily, dont le séjour en Romandie fut de 48h, elle nous a trouvé travailleurs et sympathiques, de quoi briser le cliché du «jamais ne travaille, toujours rigole». Cependant, manger à 13h plutôt que 11h45 était pour elle, impardonnable. Si ça, ce n’est pas la preuve qu'ils sont quand même un peu rigides.