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Conseil national

La suppression des droits de douane sur les produits importés a été votée

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Duel sanglant sur la suppression des droits de douane

Le Parlement a décidé de supprimer totalement les taxes douanières sur les produits importés. La décision doit avantager les consommateurs, ce que la gauche réfute fermement. On vous explique les dessous de cette bataille.
17.09.2021, 10:4026.12.2022, 15:11
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Si vous envisagez d'acquérir prochainement un mixeur, une crème pour les pieds ou une nouvelle voiture, cette info pourrait vous réjouir: le Parlement suisse a accepté, mercredi, de supprimer totalement les droits de douane sur les produits industriels.

Conséquence de cette décision? Nous autres, consommateurs suisses, devrions payer moins cher certains biens de consommation importés, comme les vêtements, les vélos, les appareils ménagers ou encore les véhicules automobiles. Les composés qui entrent dans la fabrication de produits en Suisse, comme des matières premières ou des produits semi-finis, sont aussi concernés par le projet.

Une bonne nouvelle, a priori, compte tenu que nous avons tendance à tout payer très cher (le fameux îlot de cherté suisse).

D'ailleurs, voici quelques conseils pour vous éviter la banqueroute 👎

Quels sont les arguments du camp du pour?

Cette décision réjouit la droite, qui veut «franchir ce pas» pour le bien des entreprises et des consommateurs. Le Parti libéral-radical (PLR) et l'Union démocratique du centre (UDC) ont approuvé le projet avec enthousiasme.

Faut dire que le prix des matières premières a explosé 🤷‍♀️

Supprimer les droits de douane aura d'importantes conséquences: cela coûtera quelque 560 millions de francs par an à la Confédération. En contrepartie, l'effet positif sur l'ensemble de l'économie est estimé à 860 millions de francs par année, a souligné le ministre de l'économie Guy Parmelin.

Explications

Les caisses de l'Etat présenteront un trou de 560 millions de francs. MAIS, selon le projet, il sera compensé par une hausse conséquente des activités économiques et commerciales, et apporterait des recettes fiscales supplémentaires, le tout pour 860 millions. Donc, en toute logique, «les bénéfices l'emportent sur les inconvénients», a expliqué Olivier Feller (PLR/VD).

Pour Petra Gössi (PLR/SZ), le projet contribuera à «renforcer la place économique suisse et la compétitivité de ses entreprises». La conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR) a renchéri:

«Les entreprises seront plus compétitives. Les consommateurs paieront moins cher. Pour le reste, c'est de la polémique»
Magdalena Martullo-Blocher (UDC)

«Ce n'est qu'avec une abolition totale, en une fois, que l'on arrivera au résultat escompté», a-t-elle ajouté.

Quels sont les arguments du camp du contre?

La perspective d'une baisse des prix pour la population devrait réjouir la gauche. Et pourtant, celle-ci s'oppose fermement au projet. Elle brandit la menace du référendum.

Pourquoi donc? Elle craint que les pertes ne se répercutent sur les caisses fédérales. Sans compter que les répercussions financières seraient, en fait, anecdotiques pour le consommateur. C'est l'analyse de Samuel Bendahan (PS/VD) au micro de la Radio télévision suisse (RTS):

«L'abolition des tarifs douaniers sur les produits industriels n'aura quasiment aucune conséquence sur le porte-monnaie des consommateurs, parce que ceux qui en profiteront seront des entreprises à l'étranger qui vont exporter chez nous. Comme d'habitude quand on baisse les taxes pour ces grosses entreprises, elles ne répercutent pas ça sur les consommateurs»

Durant les discussions, le conseiller national socialiste a lancé: «La question est: voulons-nous dépenser chaque année et pour toujours plus de 540 millions pour subventionner l'industrie exportatrice étrangère?»

Du côté des Verts, on regrette que cette mesure facilite l'importation de produits industriels, à l'origine de la majeure partie des émissions de CO2 du secteur. Le parti a proposé de renvoyer le projet au Conseil fédéral pour qu'il y ajoute des objectifs de durabilité et de protection du climat. En vain.

Avec un demi-milliard de francs, on pourrait créer 5000 emplois en soins intensifs, a noté Regula Rytz (Verts/BE).

Et au centre, on a un avis?

Les Vert'libéraux ont reconnu la nécessité d'agir et ont estimé que le libre-échange est central pour la Suisse. Mais ils souhaitent que le système soit différencié selon des critères environnementaux.

Quant au Centre, il a défendu l'idée d'une suppression en deux temps (d'abord sur les produits industriels, puis, dans un deuxième temps, et si les finances le permettent, sur les matières premières et les produits semi-finis). Leur proposition a été rejetée de justesse.

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Et nous, là-dedans?

Il faudra donc attendre pour observer les conséquences concrètes de cette abolition sur notre porte-monnaie. On ignore effectivement si le prix des biens que nous consommons tous les jours sera revu à la baisse.

Une chose est sûre: pour une entreprise étrangère, importer ses produits en Suisse sera plus avantageux à l'avenir, étant moins taxée. Que je dépense ou non 100 francs de moins pour mon prochain vélo dépendra toujours de son bon-vouloir. La balle est dans le camp des industries. A voir si elles auront envie de partager les bénéfices, en réduisant les prix des produits.

La mesure existe déjà dans d'autres pays, comme Hong Kong, Singapour, le Canada, l'Islande, la Norvège et la Nouvelle-Zélande. Ils ont déjà renoncé unilatéralement à percevoir tout ou une partie de leurs droits d'entrée sur les produits industriels. (mbr)

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