La Russie veut vendre une centaine de biens immobiliers sur la péninsule ukrainienne de Crimée. Les terrains devraient être cédés prochainement, écrit Vladimir Konstantinov, porte-parole des autorités russes en Crimée sur Telegram.
La Russie a annexé la Crimée en 2014, en violation du droit international. Depuis, elle est considérée, avec le pont de Crimée qui relie la péninsule à la Russie continentale, comme un prestigieux joyau du président russe Vladimir Poutine.
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La vente devrait rapporter plus de 815 millions de roubles (près de 7,6 millions de francs) au budget de l'Etat. Les biens immobiliers, qui étaient à l'origine des propriétés ukrainiennes, ont été nationalisés par les autorités russes. Selon Vladimir Konstantinov, parmi les bâtiments désormais proposés aux enchères se trouverait un terrain appartenant au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette affirmation est toutefois impossible à vérifier.
Depuis le début de la guerre russe contre l'Ukraine, de fausses informations circulent régulièrement sur la fortune de Zelensky. On a, par exemple, entendu qu'elle s'élevait à 1,2 milliard d'euros, puis il a été question de 720 millions de francs. Bref, des sommes folles.
A l'exception d'une villa en Italie, il n'existe toutefois aucune source ou preuve crédible concernant la fortune du dirigeant ukrainien. Le magazine américain Forbes l'estime à près de 20 millions de dollars (18,6 millions d'euros), et écrit que Volodymyr Zelensky, contrairement à son prédécesseur, n'a jamais été milliardaire. Selon l'agence de presse publique Ukrinform, le président ukrainien a dévoilé son salaire pour l'année 2020 afin d'assurer la transparence.
Avec ces ventes aux enchères, la Russie espère apparemment renflouer ses caisses publiques; celles-ci ont souffert des sanctions occidentales et du retrait de nombreuses entreprises depuis le début de la guerre en Ukraine. Selon les données de Bruxelles, la performance économique russe s'est contractée de 2,1% en 2022. Mais depuis ce printemps, elle semble s'être redressée: d'après les estimations, le produit intérieur brut russe a augmenté de 3,6% en avril et même de 5,8% en mai.
Les prévisions de croissance positives actuelles s'appliquent, toutefois, surtout aux branches qui participent au complexe militaro-industriel, c'est-à-dire qui sont liées à l'économie de guerre imposée par le Kremlin, d'après l'économiste russe Igor Lipsits. L'expert explique au magazine allemand Wirtschaftswoche que d'autres secteurs importants seraient en revanche confrontés à une «baisse dramatique».
Il n'est pas certain que les autorités russes puissent réellement mettre leur projet à exécution et trouver des acheteurs pour les biens immobiliers. La Crimée est considérée comme la cible principale de l'armée ukrainienne.
Dans le cadre d'une contre-offensive en cours, Kiev veut d'ailleurs libérer la Crimée, en plus d'autres territoires occupés. La péninsule, élément important de la stratégie militaire russe, a donc fait l'objet d'attaques répétées de la part de l'Ukraine au cours des dernières semaines. Ainsi, dans la nuit de mercredi à jeudi, l'armée ukrainienne a endommagé deux navires russes près de la péninsule.
Interprété de l'allemand par Tanja Maeder
