Lundi matin, sous la pression des sanctions économiques décidées par les Occidentaux, le rouble s'effondrait littéralement face au dollar et à l'euro. Il a perdu 27% de sa valeur.
Les cours ayant quasiment atteint les limites fixées, les échanges se sont arrêtés, a informé La Libre.
Pour soutenir la monnaie russe qui a déjà perdu un tiers de sa valeur hier, Vladimir Poutine a décidé de signer un décret avec des mesures drastiques.
Première mesure: Les résidents de Russie ont l'interdiction de transférer des devises à l'étranger.
Deuxième mesure: Les exportateurs russes sont également sommés dès lundi de convertir en roubles 80% de leurs revenus en devises étrangères engrangés depuis le 1er janvier.
La vente de devises étrangères est l'un des principaux outils utilisés par les pays désirant soutenir leur monnaie nationale.
La Banque centrale russe a également relevé son taux à 20%, pour essayer d'enrayer l'inflation.
L'économie russe tente comme elle peut de renforcer ses défenses face aux sanctions annoncées par les pays occidentaux. Pour rappel, elles consistent en:
Cette mesure doit servir à neutraliser une partie des gigantesques réserves de devises étrangères que la Russie possède.
Interviewé pour l'émission «Tout un Monde» de la RTS, l'économiste Julien Vercueil pense que ces mesures créent pour l'instant un «climat de grande incertitude pour le système financier en Russie», car certains acteurs ne seront pas en mesure de se refinancer.
«Ces opérations financières qui sont gelées, c'est autant d'activités économiques qui n'auront pas lieu. C'est un ralentissement net pour l'économie russe».
D'autant que la Russie se trouvait déjà dans une dynamique inflationniste depuis l'année passée. «On peut s'attendre à une inflation qui dépasse les deux chiffres pour l'année 2022, ce qui sera extrêmement dommageable pour l'économie russe» a affirmé Julien Vercueil.
Oui, selon l'expert. Selon lui, la Russie a déjà connu des épisodes douloureux. «L'économie russe ne va pas s'effondrer comme un château de cartes, mais il va y avoir des temps très difficiles pour les entreprises, les ménages...»
L'économiste n'exclut pas totalement un scénario de «resoviétisation» de l'économie nationale russe, où les ordres de l'Etat prévaleraient. Pour l'instant, l'Etat russe ne représente pas une part massive de l'économie, à hauteur d'environ 40%.