Les avis frauduleux et mensongers sur des produits vendus par Amazon sont depuis longtemps un problème pour l'entreprise américaine. Elle affirme en avoir supprimé plus de 200 millions l'année dernière, avant qu'ils ne puissent être vus par les consommateurs. La plupart ont été repérés par une technologie de détection proactive, précise The Independent.
Mais Amazon se dit de moins en moins capable de réguler seul ces commentaires. La raison: le nombre croissant de personnes qui tentent de diffuser de faux avis en dehors d'Amazon, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour le géant du commerce en ligne, les réseaux sociaux ne font pas assez d'efforts pour mettre fin aux publications qui encouragent les critiques frauduleuses, et ne les retirent pas assez rapidement.
Bien qu'Amazon ne nomme aucune entreprise en particulier, Facebook a déjà attiré l'attention de la Competition and Markets Authorities (CMA), l'autorité de régulation de la concurrence américaine. Le réseau social s'est engagé auprès de cette instance à améliorer ses efforts pour identifier et supprimer les groupes ou autres pages sur lesquelles circulent de faux avis. En avril, Facebook a donc supprimé plus de 16'000 groupes qui vendaient des critiques mensongères.
La société assure avoir signalé plus de 300 groupes sur les réseaux sociaux lors du premier trimestre 2020. Il a fallu en moyenne 45 jours pour qu'ils soient supprimés. Le temps de réponse semble s'être amélioré cette année: plus de 1'000 groupes ont été signalés sur les premiers mois de 2021 et ont été fermés en cinq jours en moyenne.
Dans une déclaration, l'association de consommateurs Which? a déclaré que le problème pourrait nécessiter l'intervention du gouvernement américain. «Nos enquêtes ont montré qu'Amazon a du mal à endiguer le flot des avis frauduleux, dont le but est de tromper les consommateurs. Les plateformes en ligne, comme Google et Facebook, où les groupes de faux commentaires se développent, doivent faire plus pour les empêcher de s'infiltrer sur les sites. Il faut que la CMA leur demande des comptes s'ils ne sont pas capables de garantir la sécurité de leurs utilisateurs. Sinon, le gouvernement doit rapidement renforcer la protection des consommateurs, en rendant les plateformes responsables des contenus mensongers présents sur leurs sites.»
Cet article a été publié initialement sur Slate. Watson a changé le titre et les sous-titres. Cliquez ici pour lire l'article original