Les scientifiques savaient déjà que les dauphins ont des relations sexuelles non seulement pour s'accoupler, mais aussi pour prendre leur pied (ou leur nageoire, dans le cas présent).
Outre les primates (comme les Bonobos), les dauphins sont l'une des principales espèces qui utilisent le sexe pour créer et maintenir un lien social. Ils ont des relations sexuelles - y compris entre femelles et entre mâles - toute l'année.
Cette semaine, une nouvelle étude parue dans la revue Current Biology a révélé d'autres secrets sur la vie sexuelle trépidante de ces cétacés.
En solitaire, Mesdames dauphins se frottent contre le sable. Tandis que lorsqu'elles sont en groupe, certaines ont été observées en train d'utiliser leur museau ou leurs nageoires pour procurer du plaisir à d'autres congénères. Pas de raison, faut que tout le monde en profite.
Ces comportements suggèrent qu'elles semblent apprécier l'expérience, mais les scientifiques à la base de l'étude souhaitaient fouiller le sujet et approfondir leurs connaissances biologiques pour en être sûrs.
En effet! Exactement comme les humaines, les femelles dauphins sont pourvues d' un clitoris composé de tissus érectiles et de nombreux vaisseaux sanguins.
Leur forme change avec l'âge, ce qui indique que les femelles l'utilisent une fois arrivées à maturité sexuelle.
Le clitoris des dauphins femelles possède aussi des relais nerveux qui se terminent juste sous la peau, comme des organes génitaux, et sa peau est très fine, pour accentuer sa sensibilité.
En outre, cet organe renferme des structures sensorielles appelées «corpuscules génitaux» similaires au pénis ou au clitoris humain et dont la fonction est de procurer du plaisir. Ainsi, le clitoris des dauphins femelles agit comme un centre névralgique et pourrait jouer un rôle important dans la stimulation sexuelle.
Pas tout simple, on s'en doute. A défaut de pouvoir reconstituer des relations sexuelles en laboratoire pour analyser les pulsations cardiaques ou l'activité cérébrale des femelles, les scientifiques ont donc étudié le clitoris de onze femelles dauphins mortes de façon naturelle.
Patricia Brennan estime que la science a longtemps négligé l'étude de la sexualité des animaux, et en particulier des femelles.
Pour la doctoresse Brennan, l'absence de ce type de recherches sur les dauphins ou la sexualité des femelles animales montre qu'il existe en effet un certain embarras au sein de la communauté scientifique et dans le public.
Le fait que les femmes soient sous-représentées dans la communauté scientifique peut expliquer que les études sur la sexualité féminine soient si rares. Le clitoris humain n'a ainsi pas été étudié en profondeur avant les années 1990.
C'est vrai, quoi. La question se pose! Pourquoi avons-nous tout intérêt à comprendre le plaisir sexuel de ces mammifères sympathiques?
Parce que, comme l'explique Patricia Brennan:
L'étude de la sexualité animale peut aussi aider à comprendre la santé humaine. «De nombreuses femmes ont des rapports sexuels difficiles, liés à l'absence d'excitation, aux douleurs pendant l'acte ou une incapacité à atteindre l'orgasme», et l'étude d'autres mammifères peut en éclairer les causes et peut-être même fournir des solutions, explique la scientifique.
Autre exemple: des études ont déjà démontré par le passé que les chances de succès de l'insémination artificielle des génisses et des truies augmentaient de façon conséquente quand leurs organes génitaux étaient stimulés.
A noter encore que ces similarités entre les dauphins et les humains sont tout à fait surprenantes: la dernière fois que des humains ont partagé un ancêtre commun avec les cétacés, c'était il y a 95 millions d'années!