Tout va sortir de terre: une station futuriste est actuellement en construction dans une région montagneuse à l'extrême nord-ouest du royaume désertique, aux frontières avec l'Egypte et la Jordanie, dans une région très peu peuplée, bordée par la mer Rouge et le golfe d'Aqaba. Le projet de 500 milliards d'euros se nommera Neom, une mégalopole totalement démesurée. Une immense surface de 26 500 km2, plus de 33 fois la surface de New York, a lancé un signal planétaire en ce mardi 4 octobre.
Le projet, intitulé «Saudi 2030», qui souhaite transformer l'économie par le sport, est porté par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Une folie bâtisseuse qui fait grincer des rangées de dents. Une cité montée de toutes pièces, comme son site officiel l'indique, composée de trois régions: The Line, Oxagon et enfin Trojena. Cette dernière région est celle qui va accueillir les sports d'hiver en 2029.
Sur les pentes du mont Madian, la région montagneuse où «les températures descendent en dessous de zéro degré en hiver et sont généralement inférieures à dix degrés tout au long de l'année», comme le soulignent les promoteurs du projet gigantesque, n'est pas connue pour ses chutes de neiges abondantes. Après des Jeux d'hiver à Pékin, où le froid glaçant et sec permettait aux organisateurs de produire de la neige artificiellement, il semblerait que l'Arabie saoudite est prête à procéder de la même manière.
Les promoteurs assurent que les pistes seront ouvertes toute l'année, à plus de 2000 mètres d'altitude. Ils prévoient près de 700 000 visiteurs et 7 000 résidents permanents, d'ici à 2030.
Trojena, qui sera la première station de ski en plein air du Golfe, est décrite de la sorte par le prince héritier:
Un mirage hivernal qui se composera de six quartiers distincts: Gateway, Discover, Valley, Explore, Relax et Fun. Il y aura un village vertical, totalement ahurissant à en croire les images proposées par le site des promoteurs. Tout comme un lac artificiel et un observatoire avec une vue imprenable sur la mer Rouge.
Des constructions folles, voire presque inimaginables. Avec des principes d'éco-tourisme annoncés, le projet de Trojena est présenté comme «alimenté uniquement par des énergies renouvelables, utilisant des matériaux durables».
Et avant de pointer du doigt la folie écologique, les détracteurs posent déjà la question de la faisabilité d'un tel complexe. Rendez-vous dans sept ans. (svp)