Le Parti conservateur de Boris Johnson a obtenu une victoire historique vendredi: réussir à faire élire une députée à Hartlepool, une commune dans le nord-est de l'Angleterre. Cela arrive pour la première fois, en plus de cinquante ans dans ce bastion travailliste et pro-Brexit, infligeant un véritable camouflet au parti travailliste.
Cette victoire renforce les tories (surnom des conservateurs) qui avaient déjà pris, lors des législatives de 2019, le «mur rouge» travailliste: ces régions du nord de l'Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.
Le candidat conservateur Jill Mortimer a recueilli plus de 15 000 voix, doublant presque le score de son adversaire travailliste et europhile. Avant même les résultats officiels, un ballon géant représentant Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, avait été érigé devant le bureau de dépouillement.
En revanche, pour Keir Starmer, le leader du parti travailliste, c'est une humiliation et de mauvais augure pour son objectif de reconstruire le parti, avant les prochaines élections générales de 2024. Avec une ligne plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, il avait promis de remettre le parti sur les rails en prenant la tête de la formation, quelques mois après sa débâcle aux législatives.
Cette élection partielle était organisée dans le cadre d'un scrutin local et régional en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, reporté d'un an en raison de la pandémie de coronavirus.
En Ecosse, où le Parlement régional est renouvelé, c'est l'avenir du Royaume-Uni qui se joue: les indépendantistes du Parti national écossais (SNP) de la première ministre Nicola Sturgeon espèrent une large victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d'autodétermination. Les premiers résultats sont attendus samedi soir.
Boris Johnson s'y oppose fermement, estimant que la consultation de 2014, s'étant prononcée à 55% pour le maintien au sein du Royaume-Uni, ne pouvait se produire «qu'une fois par génération». Les partisans d'un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne.
En tout, 48 millions d'électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires. A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale, est donné favori pour un deuxième mandat. (ats)