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3 questions sur le dernier rapport climatique apocalyptique de l'ONU

3 questions sur le projet de rapport climatique apocalyptique de l'ONU

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Les conclusions du projet de rapport des experts climatiques de l'ONU est sans appel: l'humanité se dirige vers un cataclysme. Voici à quoi il faut s'attendre.
23.06.2021, 10:4601.07.2021, 11:50
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Les impacts du changement climatique sont déjà dévastateurs, mais le pire est à venir. Voici en substance ce que révèle un projet de rapport des experts de l'ONU, consulté en exclusivité par l'AFP.

De quoi s'agit-il?

Le projet de rapport a été rédigé par des centaines de scientifiques rattachés au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), qui fait autorité en la matière.

C'est l'une des compilations scientifiques les plus importantes sur les conséquences du réchauffement sur la nature et l'humanité. Le rapport d'évaluation complet de 4000 pages a pour vocation d'éclairer les décisions politiques. Il sera officiellement publié en février 2022.

Quelles seront les conséquences?

Le climat a déjà changé, rappellent les chercheurs. Les effets sont déjà graves et seront de plus en plus violents, même si les émissions de CO2 sont freinées.

Sur l'environnement

De nombreux écosystèmes terrestres, marins, côtiers, ou encore d'eau douce sont déjà «proches ou au-delà» des limites leur permettant de s'adapter.

  • Les forêts sont particulièrement concernées, avec l'augmentation des températures, de l'aridité et des incendies.
  • Dans un scénario pessimiste, l'Amazonie pourrait même en partie se transformer en savane.
  • Le permafrost, sol gelé qui renferme des volumes immenses de méthane - un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2 - pourrait commencer à disparaître. Cela aggraverait encore plus le réchauffement.
  • L'extinction des espèces animales et végétales serait 1000 fois plus rapide qu'au milieu du XIXe siècle. Même à +1.5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s'adapter.
  • Parmi les espèces en sursis figurent les animaux de l'Arctique, territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne.
  • Certaines régions (est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météo simultanées.

Sur l'humanité

  • Si la température augmente de +1,5°C à +2°C, 1,7 milliard de personnes supplémentaires seront exposées à de fortes chaleurs, 420 millions à des chaleurs extrêmes.
  • Le déplacement des moustiques - vecteurs de maladies - vers des zones jusque-là épargnées pourrait menacer la moitié d'humanité d'ici 2050.
  • En 2050, des centaines de millions d'habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par hausse du niveau de la mer.
  • Cela entrainera des migrations importantes.

Sur l'économie et l'agriculture

Dans tous les systèmes de production alimentaire, les pertes soudaines vont s'accroitre. Les catastrophes météo et les efforts d'adaptation nécessiteront de sommes colossales.

  • La production des principales cultures a déjà baissé de 4 à 10% ces dix dernières années. Les récoltes de cultures très consommatrices d'eau (comme le maïs) pourraient décliner jusqu'à un tiers d'ici le milieu du siècle.
  • La pêche sera également touchée, avec des captures potentielles en baisse de 40 à 70% dans les zones tropicales d'Afrique.
  • Les coûts liés aux inondations pourraient être multipliés par dix d'ici 2050 dans les 136 plus grandes villes côtières.
  • Les infrastructures industrielles sont menacées: les ports sont en première ligne face à la hausse du niveau de la mer, mais aussi les centrales nucléaires dont 40% sont installées près des côtes.
  • Le tourisme en paiera aussi le prix, avec l'érosion des plages, ou la baisse de l'enneigement.

Que faire?

Selon les experts de l'ONU, l'humanité n'est à ce stade pas armée pour faire face à la dégradation certaine de la situation.

«Les niveaux actuels d'adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques»
Les experts du Giec

Face à ces problèmes systémiques, aucun remède miracle unique. En revanche, une seule action peut avoir des effets positifs en cascade.

De manière générale, «Nous avons besoin d'une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux: individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement», plaide le rapport. «Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation». L'humanité peut donc encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur. (ats/asi)

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source: sda / rebecca blackwell
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