Le missile a été lancé à 12h03 (05h03 en Suisse) de Sunan, au nord de Pyongyang, vers la mer du Japon, a annoncé l'état-major de l'armée sud-coréenne dans un communiqué. Les gardes-côtes japonais ont également annoncé le tir par la Corée du Nord d'un «potentiel missile balistique».
«Il y a de fortes chances pour qu'ils aient testé un missile pouvant être équipé d'une ogive nucléaire», confirme à l'AFP Ahn Chan-il, un chercheur spécialisé dans les affaires nord-coréennes.
L'essai a lieu à quelques jours de l'entrée en fonction, le 10 mai, du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a promis de durcir le ton contre la Corée du Nord.
Ce test de missile «pourrait être un avertissement» pour Monsieur Yoon, a estimé Hong Min, de l'institut coréen pour l'unification nationale. Selon l'expert, Pyongyang n'acceptera jamais la principale condition posée par le nouveau dirigeant sud-coréen pour reprendre les pourparlers de paix... à savoir le renoncement à l'arme nucléaire.
«Cela pourrait aussi être un signal par Pyongyang qu'il n'a d'autre choix que celui de renforcer son arsenal si Séoul et Washington décident de déployer des armements stratégiques au Sud», a ajouté cet analyste.
En dépit de sévères sanctions internationales, la Corée du Nord redouble d'efforts ces derniers mois pour moderniser son armée. Elle a déjà procédé à non moins d'une dizaine de tirs d'essai depuis le début de l'année, dont un puissant missile balistique intercontinental en mars, capable d'atteindre les Etats-Unis. Ce premier tir, depuis 2017, avait rompu un moratoire de cinq ans sur ses essais de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Lors d'un grand défilé militaire le 25 avril, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de «renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré».
Quelques jours plus tard, il a qualifié l'arme nucléaire de «bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays» et a menacé de l'utiliser «à titre préventif».
Les nombreux pourparlers diplomatiques visant à convaincre Pyongyang de renoncer à la bombe atomique sont au point mort depuis l'échec, en 2019, d'une rencontre entre Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump. (mbr/ats)