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Coups de feu au Burkina Faso: Le gouvernement dément un coup d'Etat

Coups de feu au Burkina Faso: Le gouvernement dément un coup d'Etat

Protestors take to the streets of Burkina Faso's capital Ouagadougou Saturday Jan. 22, 2022, 27, 2021, protesting the government's inability to stop jihadist attacks spreading across the cou ...
Image: sda
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences. Les habitants sont excédés par l'impuissance des autorités à y faire face.
23.01.2022, 11:2124.01.2022, 06:43
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Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, et ce, pour réclamer le départ des chefs de l'armée et des «moyens plus adaptés» à la lutte contre les djihadistes, qui frappent ce pays depuis 2015.

Des coups de feu ont été entendus, dimanche, dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont trois situées dans la capitale Ouagadougou. Ces tirs ont été reconnus par le gouvernement, qui a démenti «une prise de pouvoir par l'armée».

«Aucune institution de la République n'a pour le moment été inquiétée», a déclaré le ministre de la Défense du Burkina Faso, le général Barthélémy Simporé, dans une intervention à la télévision nationale. Il a ajouté que les mouvements observés «dans quelques casernes» sont «localisés, circonscrits», et qu'il était «en train de rentrer en contact avec ceux qui sont à la manoeuvre pour comprendre les motivations».

Caserne bouclée et internet coupé

Des habitants du quartier Gounghin ont affirmé que des militaires du camp Sangoulé Lamizana sont sortis de leur caserne, tirant des coups de feu en l'air, et ont bouclé le périmètre.

Une centaine de personnes qui tentaient de se rassembler place de la Nation, en plein centre de Ouagadougou, pour exprimer leur soutien au mouvement des soldats, ont été dispersées à coups de gaz lacrymogène par les policiers, a constaté une correspondante de l'AFP.

L'internet mobile a été coupé dimanche dans la matinée, ont en outre constaté les journalistes de l'AFP.

«Depuis 01h00 du matin (02h00 heure suisse), des tirs ont été entendus ici à Gounghin provenant du camp Sangoulé Lamizana», a affirmé un militaire de ce quartier situé à la sortie ouest de Ouagadougou, ce qu'ont confirmé des habitants, parlant de «tirs de plus en plus nourris».

En lien avec le procès de Diendéré?

Des habitants du quartier Gounghin ont affirmé que des tirs étaient toujours entendus en milieu de matinée au camp Sangoulé, qui abrite la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca).

C'est là qu'est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l'ancien président Blaise Compaoré, renversé en 2014, qui vit depuis en Côte d'Ivoire. Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l'assassinat de l'ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.

Le gouvernement du président Roch Marc Kaboré a rapidement réagi en démentant une tentative de coup d'Etat.

«Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l'armée en ce jour»
Alkassoum Maiga, porte-parole du gouvernement

«Le gouvernement, tout en reconnaissant l'effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines», ajoute-t-il.

De la colère dans l'air

Ces mouvements dans des casernes burkinabè surviennent au lendemain de nouvelles manifestations de colère d'habitants, excédés par l'impuissance des autorités à faire face à la violence djihadiste qui ravage le Burkina Faso.

Samedi, des incidents ont éclaté à Ouagadougou et dans d'autres villes du pays entre les forces de l'ordre et des manifestants qui ont bravé l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'insécurité.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.

Samedi encore, au moins deux soldats ont été tués et plusieurs blessés dans l'explosion d'un engin artisanal, sur l'axe entre Ouahigouya et Titao (nord), au passage de leur véhicule qui escortait des commerçants, selon des sources sécuritaires et locales.

Le 23 décembre, une embuscade de groupes armés visant un convoi de ravitaillement composé de civils et de Volontaires de défense pour la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) dans la zone de You (nord), avait fait 41 morts, dont le célèbre Ladji Yoro, considéré comme un leader des VDP.

Les violences des groupes djihadistes ont fait depuis six ans plus de 2000 morts et contraint 1.5 million de personnes à fuir leur foyer. (ats/chl)

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