Plusieurs pays scandinaves ont décidé jeudi à l'unisson de suspendre l'utilisation du vaccin Astrazeneca. Vendredi, la Bulgarie leur a emboîté le pas. Puis l'Irlande dimanche.
Et pourtant, d'autres pays d'Europe ont décidé de maintenir son utilisation coûte que coûte. Mais pourquoi donc ce vaccin divise autant en Europe? Qui est pour, qui est contre? Tour d'horizon.
Le Danemark est le premier pays à avoir ouvert le bal. Il a été suivi par ses voisins l'Islande et la Norvège. Puis, par la Bulgarie, sur décision de son premier Ministre.
Une décision prise par «mesure de précaution» après avoir enregistré le décès d'une personne qui avait reçu le vaccin, ainsi que d'autres cas graves tels que des troubles de la coagulation.
L'autorité sanitaire danoise a toutefois précisé qu'«à l'heure actuelle», il n'était pas possible d'établir un lien avéré entre le vaccin et les caillots sanguins. Une réévaluation de cette décision est prévue d'ici deux semaines.
En Autriche, l'annonce du décès d'une infirmière de 49 ans, le 6 mars dernier, a entraîné la suspension des doses provenant du même lot en Estonie, en Lituanie, en Lettonie et au Luxembourg. Livré dans 17 pays, il comprenait un million de vaccins.
Or, selon une enquête préliminaire de l'Agence européenne de médicaments (EMA), il n'existait aucun lien entre le vaccin d'Astrazeneca et le décès survenu en Autriche.
Ce jeudi, c'était au tour de l'Italie de le suspendre partiellement. En cause? Les morts suspectes en Sicile d'un soldat et d'un policier, quelques jours seulement après leur vaccination avec ce même lot.
Pour l'hexagone, il n'y a pour l'heure pas de quoi suspendre les injections. «Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade», a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran. Et d'ajouter: «sur 5 millions d’Européens, trente ont présenté des troubles de la coagulation».
Des chiffres qui ne sont pas inquiétants selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour cette dernière, il est possible, pour le moment, de poursuivre son utilisation. «Les avantages dépassent les menaces», a-t-indiqué vendredi.
Le gouvernement britannique n'est lui aussi pas prêt à se passer du vaccin mal aimé. Selon le porte-parole du Premier ministre Boris Johnson, il est «sûr et efficace». Et d'ajouter: «Lorsque les gens sont invités à se présenter pour le recevoir, ils doivent le faire en toute confiance».
Pour rappel, le pays d'Europe le plus durement touché par la pandémie a déjà vacciné plus de 22 millions de personnes avec une première dose, utilisant pour l'heure uniquement les vaccins Pfizer et Astrazeneca.
Le groupe pharmaceutique britannique a affirmé vendredi qu'il n'y avait «aucune preuve de risque aggravé» de caillot sanguin entraîné par son vaccin.
«Les chiffres sur ce type de problème médical sont beaucoup plus faibles chez ceux qui sont vaccinés, comparé à ce qui serait attendu dans la population dans son ensemble», a notamment argumenté le groupe.