Un panel issu de la Chambre des représentants a publié, ce vendredi 30 décembre, six années de déclarations de revenus de Donald Trump, point culminant d'une bataille de plusieurs années entre les démocrates et l'ancien président. Celui-ci a, en effet, épuisé toutes les options légales pour garder ses dossiers financiers privés.
L'ancien occupant de la Maison-Blanche a vivement dénoncé cette décision dans un communiqué à CBS, assurant que ces déclarations «ne font que montrer une fois de plus ma réussite».
Pour rappel, l'ex-président n'avait pas fait connaître ses déclarations fiscales, à l'inverse de tous ses prédécesseurs depuis les années 1970, suscitant de nombreuses questions sur leur contenu.
Comme le révèle le média américain Bloomberg, les documents, qui comprennent ses déclarations d'impôts personnelles et professionnelles entre de 2015 à 2020, constituent le premier examen complet des dossiers fiscaux du milliardaire, pour les années où il était candidat à la Maison-Blanche, et ensuite, président des Etats-Unis.
Ils font la lumière sur les sources de revenus de l'ancien président et les impôts qui ont été payés. Et selon Bloomberg, Donald Trump n'a payé aucun impôt en 2020.
Leur publication intervient quelques jours avant que les démocrates ne perdent leur majorité à la Chambre des représentants, ce qui entravera leurs capacités à enquêter sur Donald Trump.
Trump aurait, toutefois, déclaré des pertes importantes dans ses entreprises, grâce à des déductions favorables qui lui ont permis de minimiser ses factures fiscales. Les experts fiscaux non partisans du Congrès ont annoncé que certaines de ces déductions méritent un examen plus approfondi.
Mais l'utilisation par Donald Trump de pertes commerciales pour minimiser sa facture fiscale est légale, tant qu'il n'a pas sous-déclaré ses revenus ou gonflé la taille des déductions. Ces informations ne pourront être déterminées que par un audit complet.
L'ensemble des documents fiscaux donnent également plus de détails sur la façon dont Donald Trump a été affecté par sa propre loi fiscale de 2017, qui comprenait des allègements de prélèvements et des déductions étendues pour certains hauts revenus.
Par exemple, en 2019, la déclaration du milliardaire indique qu'il a payé 8,4 millions de dollars en taxes d'Etat et locales, mais ne pouvait réclamer que 10 000 dollars en vertu de cette loi. L'année suivante, 8,5 millions de dollars ont été payés, mais soumis à un plafond de 10 000 dollars.
La publication de ces documents est un revers supplémentaire pour l'ancien locataire de la Maison-Blanche, qui fait déjà l'objet d'une myriade d'enquêtes sur la gestion de ses archives, comme sur ses affaires financières à New York.
Le manque de transparence de Donald Trump, qui a fait de sa richesse un argument de campagne, alimente depuis des années les spéculations sur l'étendue de sa fortune ou sur de potentiels conflits d'intérêts.
Son entreprise familiale, la Trump Organization, a été reconnue coupable début décembre de fraudes financières et fiscales au terme d'un procès à New York où l'ancien président républicain n'était pas jugé.
Un rapport parlementaire distinct sur le fisc américain a par ailleurs montré que ce dernier n'avait pas fait ce qu'il devait faire pendant presque tout le mandat de Donald Trump.
(ag/ats)