Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, se sont engagés vendredi à intensifier leurs efforts pour réduire leur dépendance énergétique envers Moscou qui a commencé à réduire ses livraisons de gaz, faisant craindre un «hiver difficile».
La cheffe de l'exécutif européen a précisé qu'elle présenterait ce plan «en juillet».
Le risque d'une pénurie de gaz l'hiver prochain se précise depuis que l'énergéticien russe Gazprom a drastiquement baissé ses livraisons. C'est particulièrement vrai pour l'Allemagne, très dépendante des approvisionnements russes.
«Nous allons faire face à des temps très agités et cet hiver sera probablement très difficile», a reconnu le Premier ministre belge, Alexander De Croo, évoquant la guerre en Ukraine et les prix de l'énergie utilisés comme une arme par la Russie.
«C'est aussi une guerre économique contre l'Europe et l'impact pourrait être ressenti très fortement», a-t-il dit, appelant les Européens à s'unir dans l'épreuve. «Si l'Allemagne a des problèmes, cela aura un impact énorme sur tous les autres pays européens», a-t-il averti.
Les Vingt-Sept ont d'ailleurs appelé vendredi les institutions européennes (Conseil et Commission) à prendre des mesures pour «coordonner plus étroitement» les politiques énergétiques nationales, dans les conclusions du sommet. Cela devrait concerner les achats et le stockage de l'énergie.
Von der Leyen a rappelé la stratégie européenne, présentée le 18 mai. Dotée de 300 milliards d'euros, elle s'articule autour de trois piliers:
Les Vingt-Sept ont également invité la Commission à étudier la faisabilité de «limitations temporaires des tarifs d'importation» de l'énergie.
Evoquées par les Etats-Unis au sujet des achats de pétrole russe pour limiter les revenus de Moscou, les interventions sur les prix de marché de l'énergie suscitent toutefois beaucoup de réticences au sein de l'UE.
La France avait réclamé une réforme du marché européen de l'électricité, dont les tarifs sont déterminés par les prix du gaz qui ont explosé. L'Italie souhaite une intervention pour limiter les prix de gros du gaz.
Mais les Pays-Bas et l'Allemagne, notamment, souhaitent protéger les mécanismes de marché.
Ces modèles alternatifs pourraient notamment inclure un découplage des tarifs de l'électricité par rapport à ceux du gaz, a-t-elle dit, promettant de proposer «différentes options» après l'été en vue de discussions lors d'un prochain Conseil européen en octobre. (ats/myrt)