Une phrase retentissante par sa familiarité. Dans une interview pour Le Parisien publiée mardi soir, Emmanuel Macron déclare avoir «très envie d'emmerder les non-vaccinés». Il répond à une lectrice du journal, Isabelle Berrier, qui souhaite le faire réagir sur le fait que 85% des places de réanimation dans les hôpitaux sont occupés par des non-vaccinés et que des personnes vaccinées atteintes d'un cancer voient leur opération reportée.
«Ce que vous venez de dire, c’est le meilleur argument», a commencé par dire le chef d'Etat. «En démocratie, le pire ennemi c’est le mensonge et la bêtise. Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré.» Ajoutant:
Et le passage à avoir retenu notamment l'attention de BFM TV d'arriver: «Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force.»
Le tout se rapporte à sa décision d'interdire aux réfractaires du vaccin l'accès aux restaurants à partir du 15 janvier, ainsi qu'aux cafés, aux théâtres ou encore aux cinémas. Vu la forme très directe et décontractée de cette déclaration, elle signe sans doute le début d'une polémique.
D'ailleurs, l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal a été de nouveau suspendu en pleine nuit mercredi, en raison du chaos provoqué dans l'hémicycle par les propos du président Macron disant vouloir «emmerder» les non-vaccinés.
«Les conditions d'un travail serein ne sont pas réunies», a déclaré le président de séance, Marc Le Fur (LR), en annonçant que les débats reprendraient mercredi à 15h00.