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On en sait plus sur les suspects du casse du Louvre

A soldier patrols in courtyard of the Louvre museum, Thursday, Oct. 30, 2025 in Paris. (AP Photo/Emma Da Silva)
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On en sait plus sur les suspects du casse du Louvre

Le tribunal judiciaire de Paris ne chôme pas, ce samedi: des suspects arrêtés pour le cambriolage du Louvre passent devant les magistrats. On en sait plus sur trois d'entre eux — dont une femme.
01.11.2025, 12:0501.11.2025, 18:01

La saga continue. Des défèrements de suspects — qui ont été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre — étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris. Pour rappel, le butin a été estimé à 88 millions d'euros.

«Il y a des défèrements sur commission rogatoire», a simplement indiqué la justice, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Pour le contexte, dans le système judiciaire français, un «défèrement» signifie la présentation d'un suspect devant un juge ou un procureur à l'issue de sa garde à vue. Le magistrat décide alors des suites à donner: mise en examen (équivalent de la mise en accusation en Suisse), placement en détention provisoire, ou remise en liberté sous conditions.

Et l'élément rogatoire veut quant à lui dire que les suspects sont présentés à un juge d'instruction (et non au procureur directement). C'est signe que l'affaire est instruite dans le cadre d'une information judiciaire — la procédure utilisée pour les affaires graves et compliquées.

Trois suspect remis en liberté

On sait désormais que 3 des cinq suspects ont été remis en liberté vendredi à l'issue de leur garde à vue, sans poursuites à son encontre,

»Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d'interpellations ressemblent davantage à des filets dérivants«, ont réagi auprès de l'AFP Sofia Bougrine et Noémie Gorin, avocates de l'une de ces personnes.

Ces cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau — qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Deux hommes et une femme

Parmi les dernières personnes arrêtées mercredi, une femme de 38 ans. Elle a été mise en examen pour complicité. Elle comparaît depuis samedi après-midi devant un juge des libertés, qui doit statuer sur son éventuelle détention, réclamée par le parquet.

La suspecte, qui réside à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), a été mise en examen pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d'un crime.

Ces arrestations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine déjà, et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes — un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers — «se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier», avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. «Des traces ADN» le lient au vol, avait-elle noté.

Traces ADN et vidéosurveillance

Les autres personnes interpellées «peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits», avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations «n'ont pas été du tout liées aux déclarations» des deux mis en examen, mais «à d'autres éléments dont nous disposons au dossier», les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

Les bijoux toujours disparus dans la nature

Beccuau avait souligné sa «détermination», comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait «un certain nombre de marchés parallèles» car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent «être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu», a-t-elle pointé.

Sécurité préhistorique?

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique:

«Une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol»

Par le Louvre, «un sous-équipement des dispositifs de sécurité», une gouvernance «pas adaptée» et des protocoles de réaction aux vols et intrusions «totalement obsolètes».

«On ne peut pas continuer comme ça»

A martelé Rachida Dati. Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Dati a annoncé des mesures pour répondre à une «faille sécuritaire majeure» à l'extérieur du musée.

«Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion»

A-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place «avant la fin de l'année».

dg/afp

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