Le sud de l'Europe est en flammes. La Turquie subit les pires incendies depuis une décennie, alors qu'en Grèce, 81 feux de forêt n'ont été recensés que pour la seule journée de mardi. L'un d'entre eux menace la capitale et a provoqué l'évacuation de 300 personnes. Plusieurs régions italiennes ont également subi d'importants incendies, tout comme l'Albanie.
Les causes de tous ces feux ne sont pas encore connues, mais un élément semble se dessiner: Une bonne partie de ces incendies ont une origine humaine, voire criminelle.
En Turquie, le gouvernement soupçonne l'organisation armée kurde PKK, qu'il considère comme un groupe terroriste. Un jeune de 16 ans, accusé d'avoir mis le feu à une forêt à Manavgata, été placé en détention provisoire, écrit le Daily Sabah. Selon le journal turc, brûler des forêts fait partie des méthodes de combat du PKK, qui s'en serait servi à plusieurs reprises dans le passé.
Un autre feu, qui s'est déclaré dans le district de Marmaris, a également une origine humaine, bien que plus innocente: deux enfants de 10 ans ont avoué s'être rendus dans une forêt pour y brûler «quelques livres», rapporte le Hürriyet Daily News. Les flammes se sont propagées rapidement, provoquant la mort d'une personne.
En Italie, la situation est beaucoup plus documentée et inquiétante. Selon les données des carabiniers, seuls 2% des derniers incendies sont d'origine naturelle. Tous les autres ont été provoqués par l'homme, écrit le Corriere della Sera. La moitié de ceux-ci sont à imputer à la criminalité.
En Sicile, trois pyromanes ont été arrêtés en pleine action. Souvent, ces personnes ont une motivation économique: Brûler la forêt leur permet de dégager des terrains qui peuvent être utilisés comme des pâturages.
La mafia est également liée à ces phénomènes. En Calabre, elle s'intéresse à la gestion du patrimoine forestier, alors qu'en Sicile, un lien a été établi entre les incendies et le commerce photovoltaïque. Dans ce cas, le mécanisme est le même: libérer du terrain pour y installer des panneaux solaires, bien qu'une loi l'interdit.
De toute manière, la plupart des incendies ont lieu dans les régions où la présence des organisations criminelles est la plus forte.
Si pour l'instant les causes des incendies ne sont pas toujours claires, une chose est déjà certaine: Le réchauffement climatique joue un rôle majeur et amplifie de manière exceptionnelle les feux. Une vague de chaleur extrême, entraînant des températures jusqu'à 45 degrés, sévit actuellement sur les régions touchées par les incendies. Les deux phénomènes sont étroitement liés.
«Il y a différents éléments qui peuvent déclencher un incendie. Pourtant, pour que le feu se propage, c'est essentiel d'avoir des conditions climatiques propices», explique à watson Sonia Seneviratne, climatologue et professeure à l'EPFZ.
«Elles résultent d'une combinaison entre des températures très chaudes et des conditions très sèches. Des vents élevés peuvent augmenter le risque», analyse la chercheuse. Ces conditions sont actuellement réunies dans les zones touchées, et ce n'est pas un hasard:
Autrement dit: Ces incendies d'une ampleur historique pourraient bientôt devenir la norme.